...Ou la maturité de Tim Burton
Critique de BIG FISH



Je ne devrais pas écrire "enfin", car je suis un inconditionnel du réalisateur de Ed Wood et Sleepy Hollow, mais là, il s'est dépassé.  Nous avons dans ce film l'accomplissement de la carrière (encore toute jeune!) de Burton.  Toutes les images des films passés y sont parsemées à travers Big fish.  Il aura fallu malheureusement un événement grave dans la vie de Tim Burton pour qu'il nous donne ce magnifique film (son père qu'il adorait est décédé pendant la post-production de Planet of the apes).  Alors, vous voyez c'que j'veux dire...  (Sans parler du film Planet of the apes en soi...!!?!)  Big fish est donc un hommage posthume à son paternel.

Nous retrouvons donc Billy Crudup(/Burton!) au chevet de son père atteint d'un cancer, joué par un Albert Finney en grande forme.  Le jeune homme veut connaître son père, non pas à travers les racontars de son entourage qu'il a lui-même éparpillés, mais de la bouche même de celui-ci.  Le vieux étant un grand parleur, il lui sera difficile de déceler le vrai de l'imaginaire...  et c'est tant mieux!  Comme le docteur le dit lui-même:  "Que préfères-tu?  La véritable histoire de ta naissance, c'est-à-dire normale, "basic", plate!? ou celle raconté fièrement par ton père qui est plus abracadabrante, donc plus accrocheuse?"  Et la réponse du fils:  "Les faits!"  C'est une simple (!) histoire de conflit des générations.  Bien entendu, l'intérêt de Big fish réside dans les histoires aventureuses du père, ses déviations de la vérité .  On retrouve donc celui-ci dans le passé en la personne de Ewan MacGregor qui va, de flashbacks en flashbacks, vers sa destinée:  son Amour...  pour la liberté!!  Le pourquoi du gros poisson au début et à la fin du film (belle métaphore, hein?!)

Franchement, Burton s'est lâché lousse et il a amené des amis de longues dates dans l'aventure, dont Danny DeVito et Danny Elfman le compositeur, pour ne nommer que "ceuse-là".  Il s'est investi beaucoup plus dans Big fish que dans Batman returns ou Planet of... tout simplement parce qu'il n'avait pas de pression administrative derrière lui, ni "dead line".  (Croisons les doigts pour le remake de ...Chocolate factory... à Noël avec un autre ami de longue date, Johnny Depp!)

C'est une charge émotive magnifique que nous livre ici Tim Burton, "un" accomplissement digne des Oscars, tant par l'interprétation des comédiens que par la direction artistique.  Et, malheureusement pour l'Académie (et heureusement pour nous!), le réalisateur ne s'est pas encore trop(!) travesti à la machine hollywoodienne (O.K., on essait d'oublier Planet...!?!)  Qu'il continue à faire des films qui lui plaise et qui vienne le chercher par les trippes, c'est sûr que le public suivra...  Burton à la présidence!! ('scusez!)

4.5/5        par François Gauthier

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