Weir
et Crowe seuls maîtres à bord ! Il faut le dire: Master and commander fut le négligé de l'année 2003 et c'est tout à fait normal (malheureusement!) avec la cuvée que nous avons eue droit cette année (Lord of the rings; Kill Bill; Matrix...) Par contre, cette production a ce petit quelque chose de plus qui se greffe à la mémoire et qui marque les souvenirs, peut-être est-ce la nostalgie de mon enfance à jouer aux bons et aux méchants (Bang! bang! t'es mort ou j'joue pu!!) ou tout simplement les combats navales. O.K., les combats ont beaucoup à voir avec le plaisir que j'ai eu à visionner le film de 2h30. Mais, à ma défense, il n'y a pas "jusse" de rudes batailles (sauf qu'elles marquent, par exemple!): celle du début et, bien sûr, la finale un peu convenue je l'admets! Sauf qu'entre les deux, il y a une vie, un huis clos entre 180 marins, une reconstitution j'imagine assez fidèle des jours passés en mer. Et c'est là l'intérêt de Master... et la réussite du réalisateur Peter Weir. Nous faire vivre leurs solitudes, leurs angoisses, leurs rages. Weir a toujours eu le talent pour faire ressortir l'humanité de personnages souvent, à première vue, unidimensionnelles et, de surcroît, nous montrer le talent de ses comédiens (Rappellons-nous Jeff Bridges dans Fearless; Harrison Ford dans Witness; Linda Hunt dans Year of living dangerously, pour ne nommer que ceux-là...) Ce coup-ci, l'équipe de casting ont choisi un "sure shot" en la personne de Russell Crowe (choix judicieux, mais facile!). Mais rendons à César ce qui lui revient, c'est l'équipe d'acteurs derrière le capitaine Aubray\Crowe qui mérite notre attention, en commençant par Paul Bettany. Il a le rôle ingrat du grand chum au capitaine, le raisonnable, le "plate". Pourtant, Bettany sait nous le rendre sympathique. Non pas que Russell Crowe soit ordinaire, bien au contraire... Encore une fois, il nous montre son immense talent (Il est incroyable!) et il méritait sa nomination aux Oscars (il a quand même prit 4 mois de cours intensifs de violon pour avoir l'air crédible. Mais il l'a t'y ou pas, tsé!?!) L'histoire est simple: pendant les guerres napoléoniennes, dans les eaux sud-équatoriales, nous suivons le voyage d'un navire britannique commandé par le capitaine Aubray. Il se fera attaquer par des Français et s'en suivra un jeu du chat et de la souris. Avis aux intéressés: Le film, basé surtout sur le 10e tome d'une série de 20, a eu quelques modifications dont une majeure: ce n'était pas un bateau français, mais plutôt un navire américain qui jouait les vilains. Mais vous savez, dans ces temps de crises socio-politiques, il vaut mieux chatouiller plus petit que soi (c'est plus vendeur!) Ceci dit, je reviens sur la reconstitution magistrale de l'ensemble, en commençant par les bateaux. Car ce sont eux, en premier lieu, les vedettes de la superproduction (qui a coûté 1 fois et demi son budget initial) Tout cet argent fut bien investi, croyez-moi! Ces grandeurs natures vous donnent envie de vous enrôler... Je lève mon chapeau à Peter Weir qui a su tenir son bout avec les producteurs et qui est parvenu à créer plus qu'un simple film de pirates. C'est presque du documentaire! 4/5 par François Gauthier |