127 HOURS/127 HEURES
Témérité et indépendance = ?
? = Instinct de survie.
Mais quelle belle année nous eûmes! Il y avait longtemps qu’un tel cru nous fûmes offert et je n’ai pas tout vu. J’ai encore the Fighter, King’s speech et Winter’s bone à visionner. 2010 sera sûrement dans les annales et c’est en partie grâce à 127 hours de Danny Boyle (et bien d’autres productions, évidemment!) Les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont simplicité et efficacité. Tiré d’un fait vécu où un jeune homme, Aron Ralston joué brillamment par James Franco (en nomination aux Oscars), reste coincé dans une crevasse avant d’avoir à se résigner à se couper le bras pour survivre, est tout simplement prenant. Boyle et son vieux pote Simon Beaufoy ont écrit une histoire intelligente, où les valeurs humaines prennent toute leur emphase et la Vie, une autre dimension.
Grâce à l’utilisation d’un montage en split screen (image coupée en 2, 3 ou plus), le réalisateur du bollywoodien Slumdog millionaire et du lent Sunshine (non péjoratif) dynamise une histoire simple en y incrustant des moments vifs du passé. Plus le temps avance, plus notre héros manque d’eau ET d’esprit, plus les moments se font omniprésents. Jusqu’à la scène fatidique. Est-ce du désespoir, de l’aliénation, de la bestialité ou un relent de lucidité, reste que James Franco joue à fond son rôle d’égocentrique repentant. Et nous, on regarde avec un mélange de dégoût et d’appréhension, ce bras se faire casser vers la liberté…..
Comment ne pas réagir lorsque notre homme tombe et se coince l’avant-bras, alors que l’on sait pertinemment vers où on s’en va. C’est la beauté du film de Danny Boyle, nous montrer l’humain dans ses plus sombres recoins. Ralston passe par toutes les étapes qu’un psychiatre appellerait « l’acceptation de la Mort ». En 127 heures, notre héros verra sa vie défiler et saura quelles avenues l’auront mené jusque là. 127 heures est un film sur l’Homme, où noirceur et espoir se confondent et qui présente ce que nous voulons le plus être : EN VIE!! Tout comme le message d’un certain Décadence (là s’arrête les comparaisons), l’épreuve ultime fera grandir notre héros et Boyle nous peint ce message avec sobriété.
127 hours est une grande production fait de moyens simples. Dans la filmographie du réalisateur, il fait partie, selon moi, de ses meilleurs (avec Trainspotting et 28 days later…) Ce touche-à-tout semble réussir tout! Incroyablement prenant! 4/5 minimum par François Gauthier cinemascope@deltar.net