Critique de

300

« Testosterical!!!!!!! »

(P.S. : Pour plus d’impact, le prononcer en anglais………………. Nice!!)

De suite, je tiens à vous dire que je suis tout à fait au courant que « testosterical » n’est pas un mot!! En fait, pour mettre les points sur les « i », c’est une invention de ma part qui mixte le mot « testostérone » et le mot anglais « theatrical ». J’ai trouvé que cela définissait bien le sentiment que véhiculait le film 300. C’est un événement cinématographique, tout comme l’a été le film de Robert Rodriguez, Sin city (du même auteur, Frank Miller). J’avoue que je pensais voir une copie mieux réussie du film de Rodriguez, mais j’étais loin de me douter du coup de poing que j’allais recevoir! Sans faire de comparaison, car l’intrigue ET l’approche visuelle sont différentes, 300 a réussi un exploit que je croyais impossible à surmonter : dépasser Sin city!! Tout le mérite revient au réalisateur Zack Snyder (remake de Dawn of the dead), qui a su exploiter avec doigté et respect l’oeuvre de Miller, tout en incorporant sa touche personnelle.

Les artisans ne se targuent pas d’avoir suivi l’Histoire à la lettre, mais les grandes lignes sont respectées. Ils ont plutôt pris comme Bible la bande dessinée de Miller et de son épouse Lynn Varley, écrite en ’98. De cet outil au graphisme éclaté, ils ont créé un univers mystique, mythique, qui rappelle énormément les péplums des années ’50, mais au goût du jour, c’est-à-dire visuellement frappant, sanglant et criant de conviction technologique (merci Hybride, firme d’effets visuels Q-U-É-B-É-C-O-I-S-E!!! Ça fait chaud au coeur!) Quelle ironie que de voir une nouvelle page du 7 e se tourner avec une nouvelle forme technologique, dans un film historique datant de 480 av. J-C.!! De plus, la vente ET la réussite du film ne repose pas sur des gros noms, mais bien sur le contenu et le contenant. Qui aurait misé sur Gerard Butler et Zack Snyder, il y a quelques années? Des quidams qui n’ont rien prouvé côté blockbuster. Maintenant, GRÂCE à 300, ces deux quidams ne sont plus inconnus. Pourtant, au visionnement du film, leur passion pour l’œuvre de l’auteur est palpable. Butler est électrisant, convaincu et sombre. Et Snyder a définitivement une signature propre, très graphique, quelque peu morbide (mais tout de même bien dosé! C’est la guerre, après tout!), avec une utilisation de caméra superbe (des ralentis appropriés; un éclairage voguant du bleu froid au rouge feu de façon lumineuse… Hé! Hé!) En fait, il a su s’entourer d’une équipe aussi folle que lui, qui a pondu un film viscéral, respectueux de l’Histoire mythologique. « Testosterical »……

Le roi spartiate Léonidas (électrique Butler) reçoit un messager perse qui lui demande de se soumettre au règne du roi dieu perse Xerxès (Rodriguo Santoro). C’est sans compter sur la fierté et l’orgueil de Sparte. Une déclaration de guerre plus tard, le roi et 300 de ses plus valeureux combattants iront au devant de l’armée perse et tenteront de stopper sa progression à Thermopyles, un chemin étroit, flanqué d’un côté par l’océan et de l’autre, d’un flanc de montagne impraticable. Le combat aura lieu dans le chemin. Dieu préserve les Perses!!!! Pendant que les Spartiates flanquent des volées à l’armée ennemie, à Sparte, la reine Gorgo (sensuelle Lena Headey) tente de convaincre le consul d’envoyer des renforts, mais un traître rôde! Une fois démasqué, les troupes sont acheminées au combat, mais c’est trop peu, trop tard, Léonidas est tombé, non sans avoir réduit de beaucoup les effectifs de Xerxès. L’honneur de Sparte restera tout de même sauf et le mythe naîtra! Pas de dévoilement là, c’est l’Histoire, tsé!!

Malgré les quelques libertés prises avec la véritable Histoire, reste que 300 le film est un pur bonheur masculin. On ne se le cachera pas, on est loin des bluettes nananes rose bonbon de votre blonde. Ici, c’est le bon vieux héros sans peur (vraiment!) et avec peu de reproche (voir le film pour comprendre!) 300 marquera une génération de jeunes mâles, comme Conan, Rambo, Rocky et autres John McClane des années ’80 l’ont fait pour moi et sûrement pour plusieurs d’entre vous, messieurs. Ça fait du bien de voir quelque chose qui frappe autant l’imaginaire, avec une certaine profondeur et une aura qui émane et se reflète dans notre quotidien. Suite au visionnement, je me suis surpris à imiter certaines répliques et certains gestes, comme le « kid » de 10 ans qui se croyait le Terminator, à une époque (finalement pas si) révolue!!

300 EST le premier bon divertissement de l’année 2007, malgré ses carences narratives et ses détails techniques moins réussis (comme un goéland par-ci; un loup par-là; une narration TRÈS présente, même chez les Perses; etc…) Que voulez-vous? Je suis perfectionniste, mais je suis aussi bébé : J’AI ADORÉ. Ces petits défauts sont vite oubliés une fois l’ensemble avalé, digéré et imprégné dans la mémoire! Courrez voir 300, même si vous n’avez pas aimé Sin city, c’est le jour et la nuit. Rien à voir (même si j’ai beaucoup aimé ce dernier!) Mémorable! 4.5/5 par « Fan »çois Gauthier cinemascope@deltar.net

P.S. : Voir le générique fait un petit velours! Depuis le temps, vous savez que 300 fut tourné en grande partie à Montréal, mais voir autant de noms québécois, c’est flatteur pour l’égo!!