Critique de

THE AMAZING SPIDER-MAN/L’EXTRAORDINAIRE SPIDER-MAN
Rebotte

Un “reboot”???  Même maintenant, après avoir visionné ce quatrième volet (qui est, en fait, un nouveau départ), je reste perplexe.  Pourquoi si tôt?  Sinon pour faire oublier la quelconque troisième aventure de 2007??!!  Dix ans seulement séparent le film de Marc Webb (nom prédestiné) de celui de Sam Raimi.  C’est bien peu pour passer outre l’excellence de la version de 2002. 

Dans la nouvelle version, les scénaristes chevronnés James Vanderbilt, Alvin Sargent et Steve Kloves nous refont le coup de la genèse (piqûre d’araignée; découverte de superpouvoirs; « mononcle » Ben assassiné;  responsabilités; « gentil » vilain;…)  il y a bien quelques variantes intéressantes, dont le prélude avec l’enfant Peter Parker et ses parents et une nouvelle petite amie (Gwen Staci), mais ça sent le réchauffé, le marketing-ting!!

Non pas que le travail de Webb ne soit divertissant, au contraire!  On sent même dans l’image une approche bédéesque qui rend un bel hommage au « comic » (et au travail de Raimi.  D’ailleurs, leurs réalisations s’apparentent énormément).  Le fait, aussi, de rajeunir Peter Parker de quelques années le rend plus sympathique.  Qu’il vive des problèmes d’adolescents tout en découvrant de nouvelles facultés approfondit le personnage, personnage merveilleusement bien rendu par Andrew Garfield.  Le jeune comédien parvient à faire oublier les prestations de Tobey Maguire, grâce à une arrogance plus marquée et une naïveté patente. 

Ce qui joue en la défaveur de la production est le temps.  Le public connaît déjà le pedigree du héros et de vouloir nous le REprésenter alourdit un peu le déroulement du récit.  La première partie en souffre beaucoup.  Par contre, une fois les présentations faites (comprenant le collègue et ancien ami du père de Parker, le Dr. Curt Connors), le récit démarre enfin et Marc Webb et son équipe parviennent à insuffler une contagieuse réciprocité avec les personnages.  Les puristes seront heureux d’apprendre que les fils de Spider-man ne sont pas organiques, mais fabriqués manuellement par celui-ci, tout comme son premier vrai amour est Gwen Staci (jouée avec retenue par Emma Stone).  Mais ces détails de fanatiques n’intercèdent en rien avec l’histoire en soi (détails qui, à l’époque, choquèrent une certaine clique).  Non, cela permet, en fait, de différencier cette version de celle de Raimi.  Mais…  Trois scénaristes de renom pour pondre d’un scénario aussi, écrivons, terne?!??!  Ne vous y trompez pas!  L’histoire a son potentiel :  la genèse plus le lien entre le vilain et Spidey sont les fondations du film, le pourquoi cette quatrième aventure tient la route.  Mais les textes sont désolants, humoristiques certes, mais quelconques.  Une chance que l’action pallie à ce GROS détail (ex. :  l’attaque du collège ou la poursuite policière sont deux moments forts du film). 

Je ne sais pas!  Pas encore!  Je ne fus pas déçu, car the Amazing Spider-man ne m’intéressait pas du tout.  C’est pratiquement par dépit que je suis allé le voir et je fus quelque peu diverti.  Diverti par les performances de Garfield, Rhys Ifans et Martin Sheen.  Diverti par l’arrogance juvénile de Spider-man.  Diverti par le lien entre le Lézard et le héros.  Mais ce quatrième volet n’a pas réussi à me faire oublier la première et surtout seconde aventure de l’homme-araignée. 

C’est comme assister au botté d’un joueur de football qui a réussi son premier coup!!!!  Pourquoi un deuxième si t’as réussi le premier???!!!  Bah, c’est rafraîchissant, divertissant et gentil!!  Euhhh…  Bof.  3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net