Critique de

THE AMAZING SPIDER-MAN 2/L’EXTRAORDINAIRE SPIDER-MAN 2
J’ai besoin d’un héros

Air mieux connu sous « Holding out for a a hero » chanté par Bonnie Tyler (sur Footloose) et bien reprise par la fée marraine dans Shrek 2.  Pourquoi ai-je cet air nostalgique en tête?  Parce que, malgré les prouesses techniques et la naïveté volontaire de son personnage principal, Spidey 2 ne rassasie qu’à moitié.  Comme je l’avais écrit dans la critique de l’opus #1 (lire archives de the Amazing Spider-man), il n’y a pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent.  Évidemment, il y a de nouveaux vilains (Electro et Rhino), mais ils ne font que passer.  Il y a aussi, encore et toujours, les conflits intérieurs du héros adolescent (lourdes responsabilités, amour impossible, …) et le dilemme avec le vieux pote Harry Osborn. 

Visuellement époustouflant, Spider-man 2 parvient à nous faire lever de notre siège avec des cabrioles entre bâtiments et à nous faire rire (un peu) avec un humour déphasé inapproprié aux situations d’urgence, mais digne du héros ado.  Mais…  C’est du déjà, déjà entendu!  L’idée de ramener un Peter Parker plus jeune, donc plus immature (donc plus près de la BD d’origine de Stan Lee et Steve Ditko) est souriante, tout comme l’idée d’intégrer une conspiration entre le défunt père Parker et la compagnie Oscorp.  Sinon, le film tarde à prendre son envol avec le long  combat interne du héros avec sa promesse de tenir Gwen Stacy loin de l’action.  Le réalisateur Marc Webb et sa pléiade de scénaristes (Alex Kurtzman, Roberto Orci, Jeff Pinker et James Vanderbilt) ont manqué de souffle pour présenter leurs vilains de service et Electro (surtout) devient une caricature lumineuse, un sous-fifre vengeur dans les mains du Lutin vert.  Et ne mentionnons pas le rhinocéros….!!!!!!!!!!!!!!

La lacune est là.  Dans le scénario.  Les comédiens n’ont rien de substantiel à offrir aux spectateurs amateurs et les seconds violons deviennent des pantins vides déblatérant des inepties.  Jamie Foxx est celui qui en souffre le plus, son Electro ne faisant pas beaucoup d’étincelles psychologiques.  Pour ce qui est du couple principal, une chance qu’ils sont ensemble dans la vraie vie, car cela permet à Andrew Garfield et Emma Stone de jouer avec plus d’aisance et de naturel devant la caméra de Webb.  Quant à Sally Field en tante May, elle a UNE bonne scène et elle la prend avec toute l‘expérience qu’on lui connaît (« JE suis ta mère », en parlant de l’éducation du petit Peter).  Mais la palme revient à Dane DeHaan en copain ténébreux de Parker.  Son Harry Osborn cancéreux est investi, senti et toujours plus près de la folie, ce que le Green goblin finalise avec délectation. 

The Amazing Spider-man 2 saura vous éblouir, mais personnellement ne m’a pas du tout sustenté.  Les meilleures productions de super-héros sont celles qui parviennent à allier divertissement et profondeur psychologiques sans jamais le souligner à gros traits.  Peter Parker a une lourde tâche à accomplir, mais elle nous est peinturée à grands coups de pinceaux.  C’est une fine pointe qu’il fallait utiliser.  Bah!  Le pinceau a créé 2-3 séquences enivrantes et étourdissantes (à la centrale et dans l’horloge), mais sur 2h20min, ça parait un peu long…  3/5 max. par François Gauthier cinemascope@deltar.net