Critique de

AMERICAN REUNION/FOLIES DE GRADUATION: LA RÉUNION
Pipi, caca, poil!

Neuf ans déjà que le troisième nous fut donné (J. Dylan. 2003), un besoin se faisait donc sentir (?) de ramener la vieille clique au bercail.  Normal que cela se soit concrétisé, la bande complète, hormis Seann William Scott, est un total…  Euh???!!  Naufrage. 

Voilà!  C’est écrit!  Vous venez de lire le fond de ma pensée.  American reunion, une fois vu, n’existe que pour remettre certaines personnes sur les rails.  Bien entendu, sur papier, retrouver ces personnages pittoresques dans des situations stupides et désopilantes, ça égaie le fan fini…  Que je ne suis pas!  J’ai découvert la série une fois le buzz passé, via les DVDs.  De plus, je ne les ai pas vu dans l’ordre, me tapant pratiquement coup sur coup le premier, American wedding et le 2 (le 3e reste mon préféré!)  Je n’avais pas cet engouement pour un retour à la tarte, peut-être une petite curiosité de revoir quelques personnages (« Stifler’s the man! »), mais sans plus.

Le gros du problème est le scénario.  Pas l’histoire!  Comme synopsis, des retrouvailles, dix ans plus tard, allait de soi et tel un Toy story 3, il faut aller de l’avant.  Malheureusement, les textes ne furent pas rédigés par le créateur de la série, mais par des amateurs de.  Adam Herz n’est pas revenu, mal nous en fasse!   Les rennes furent remis à Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg, les instigateurs des Harold & Kumar, et n’ayant point vu UN film de cette série, je doute que celle-ci lève très haut niveau psychologie.  Car American pie, que cela vous surprenne, recèle une certaine profondeur.  Oui, oui!  Ce n’est pas si stupide!  Ça parle d’estime de soi, d’amitié, d’amour, de sexe (hé!), de résilience…  Bon, jusqu’à un certain degré, mais quand même, Herz connaissait son sujet et ses personnages.  Tout comme les comédiens qui se fiaient à lui.  La distribution n’étant pas très ferré côté talent, elle mettait sa confiance en son scénario, ne développant que peu leur rôle.  Hurwitz et Schlossberg leur ont mis du plomb dans les ailes. 

On a droit aux blagues faciles (pipi, caca, poil), aux caméos des précédents numéros (Shannon Elizabeth et Jennifer Coolidge, entre autres) et à des filles en bikini.  Non pas que l’amateur n’en veuille, mais personnellement, je m’attendais à plus.  Surtout qu’ils avaient la substance!  Jim (Jason Biggs) est marié à Michelle (Alyson Hannigan) et père d’un enfant; Oz (Chris Klein) est une vedette télé; Finch (Eddie Kaye Thomas) a fait le tour du monde…  Voilà de quoi agrémenter un quatrième opus avec délectation.  Mais Hurwitz et Schlossberg ont préféré la facilité.  Exit la paternité, le cocuage, les carrières respectives, la pédophilie…  On aborde les points, mais on reste en surface, ne montrant que des « jokes » en bas de la ceinture et/ou des situations embarrassantes pour les personnages et pour le public.   Voir Stifler chier dans une glacière peut être drôle sur le coup, mais…  Ont-ils vieilli, oui ou non??!  Je comprends qu’ils tentent de rejoindre un nouveau public, mais contrairement à Toy story, je doute que le parent amène sa progéniture voir American reunion.  Le titre le dit :  c’est une réunion.  C’est pour une clique fermée…

…et je ne me suis pas senti inclus dans la gang!  À tout le moins interpellé par quelques situations.  Seul le party chez Stifler pour le père de Jim alias Eugene Levy fut rafraichissant et souriant.  J’énumère des scènes comme ça à tous vents, mais je suis loin de vendre des punchs.  YEN A PAS!!!    Les artisans veulent nous remettre dans nos vieilles pantoufles avec des farces de la première génération, mais ça ne fonctionne pas.  On ne rit pas comme dans l’temps!

Et c’est désolant pour la gang d’acteurs!  J’admets avoir été content de les retrouver dans leurs rôles respectifs, mais ils font du surplace.  Biggs, Klein, Nicholas, Thomas, Reid (pauvre elle!) et même Scott sont des caricatures d’eux-mêmes, ne démontrant qu’une seule chose :  Qu’ils sont « has been » (et je m’arrêterai là, pour le bien des trois premiers de la quadrilogie.  Ne mentionnons pas les appendices « straight to DVD » avec le frère de Stifler.  D’accord??!!  Merci!)!!!!

American reunion est un échec artistique retentissant, selon moi, n’ayant pas su développer adéquatement le potentiel de l’histoire.  Sniiif!  2/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net