Critique de
ASTÉRIX AUX JEUX OLYMPIQUES
Brutus ad nauseum!
Je n’irai pas par quatre chemins, je n’en vois pas l’intérêt! La mégaproduction française de Thomas Langmann et Frédéric Forestier est d’une décevante simplicité. Autant d’euros (78 millions), ce qui en fait le film le plus coûteux du cinéma français, pour résulter en une série de scènes décousues, où Brutus (Benoit Poelvoorde) prend le haut du pavé, au détriment des héros d’Uderzo et Goscinny, c’est tout simplement insultant. Par contre, je comprends maintenant le départ de Christian Clavier, son gros pif lui a montré la voie à suivre (quoique l’autre projet l’ayant intéressé s’est avéré lui aussi un fiasco : le remake l’Auberge rouge). M’enfin…
Son remplaçant n’a pas su ou pu, c’est selon, reprendre les rennes avec force et vitalité. Clovis Cornillac, tout comme Gérard Depardieu, font de la figuration dans ce troisième opus. Certains diront qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, Mission : Cléopâtre les ayant relégués aussi aux rôles de figurants. Mais je rétorquerai que le film de Chabat avait la vivacité, la bonhomie et l’esprit de la BD éponyme. Dans le cas présent, tout sonne faux, creux, « merchandising »! Même Alain Delon dans un contre-emploi auto-parodique fait un pâle César face à celui d’Alain Chabat.
Mais ces productions françaises sont rusées, visant aussi d’autres marchés à potentiel monétaire (même si les recettes finales me font mentir, 3,5 million d’entrées en France. Car, avis à tous, l’Europe fonctionne au nombre de personnes franchissant les portes et non au billet $$ vendu, comme en Amérique. Bon, enfin, reprenons!) Ils ont mis à l’écran de quoi sustenter les foules étrangères et faire sonner la fibre patriotique. Michael Schumacher, Zidane, Kelly Rowland, Tony Parker, Amélie Mauresmo. Même Jamel Debbouze a accepté de revenir faire quelques stépettes lors du banquet final (un fou dans une poche, au cachet donné!!) Pour les Québécois, ils ont misé sur l’humoriste Stéphane Rousseau. So what!!??! Son Alafolix, pivot central du récit, tombant amoureux d’une princesse romaine est d’un ennui gênant et ce, malgré les situations comiques d’usage. En fait, seul Poelvoorde se sort de ce bourbier avec un peu d’honneur (tout simplement parce que son Brutus monopolise les ¾ du film!!)
Quant aux Jeux en soi, elles ne sont que prétexte à engouffrer le budget et à mettre les doigts croches des distributeurs dans nos poches. Aucune épreuve n’ayant de réel attrait visuel, sauf peut-être la course de chevaux finale, intéressante, mais longuette!
Astérix aux jeux olympiques est un fiasco retentissant, étant incapable d’insuffler la moindre énergie, ni l’étincelle nécessaire pour émerveiller le public, voire à la limite, contenter les fans de la BD. L’esprit de Goscinny peut V-R-A-I-M-E-N-T s’asseoir sur ses lauriers, sans inquiétude!! Veni, vidi, vici… 2/5 par François Gauthier
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