ASTÉRIX ET OBÉLIX: AU SERVICE DE SA MAJESTÉ
50% avant J.-C.
50% Ce n’est pas la note de passage, mais dans le cadre d’une série de quatre productions, ce n’est pas si pire! Les premières aventures (Astérix et Obélix contre César, de C. Zidi. 1999) étaient frileuses, très respectueuses et un peu fades. La seconde, Mission : Cléopâtre (d’A. Chabat. 2002) était beaucoup plus enjouée, animée et drôle, finalement! Et la troisième était un film de Brutus aux Olympiques (F. Forestier et T. Langmann. 2008) et assez oubliable. La tâche, un peu ingrate, de rééquilibrer la donne fut donnée au duo derrière le Petit Nicolas (2009) et le Molière nouveau genre (2007), le réalisateur Laurent Tirard et le scénariste Grégoire Vigneron. Ont-ils su relever le défi? À la lecture du paragraphe, quand pensez-vous, hmmm??!!
Ce quatrième volet des aventures du petit Gaulois et de son « enveloppé » ami est satisfaisante, dans la mesure où elle nous permet d’oublier le #3. Cette fois-ci, Astérix et Obélix s’attaquent aux Romains en Angleterre… Ou plutôt à Brittania, où Jules César (Fabrice Luchini, parfait) fait des siennes à la reine (pincée Catherine Deneuve. Charmante). Celle-ci envoie Jolitorax (Guillaume Gallienne) demander de l’aide aux irréductibles et sur le chemin croiseront l’amour.
Voilà une adaptation à la fois fidèle (En plus d’Astérix chez les Bretons, Tirard et Vigneron ont incorporé des brides d’Astérix et les Normands), amusante et intelligente. Bon, l’humour cérébral de l’auteur Goscinny n’y est pas vraiment, mais le duo se rattrape par un ton pince-sans-rire qui sied bien à l’ensemble (et qui représente bien les Anglais!) Pour ce quatrième tome, on a droit à un troisième Astérix en la personne d’Édouard Baer, le même qui interprétait l’échevelé Otis dans Mission : Cléopâtre. Niveau casting, il craint un peu : plus grand, plus mince, plus philosophe que le petit personnage quelque peu intempestif pensé par Uderzo et Goscinny. Mais Laurent Tirard y a vu quelque chose chez l’acteur que l’acteur rend bien au public, l’esprit. Baer joue Astérix sur un ton plus humain, plus pensé. Ce qui amène du nouveau au « couple » qu’il forme avec Obélix aka Gérard Depardieu. Car le gros bonze l’a dans les tripes, cet Obélix. Ils ne font qu’un! Avec la venue de Baer, Depardieu (via le scénario de Tirard et Vigneron) rajoute une couche au rondouillet personnage. De plus, le thème de l’amour qui flotte au-dessus de cette aventure approfondit leur relation (quand ce n’est pas des baffes qui se donnent, haha!) et permet à l’ensemble de revitaliser une des plus célèbres aventures de la BD.
Avec un budget colossal (plus de 65 millions d’euros), côté reconstitution, on est servi. Les décors sont superbes, tout comme les costumes et les effets spéciaux. Tout respire la bande dessinée. Bon, une bonne partie de cet argent est allée dans les poches des comédiens (dont un gros pécule aux quelques minutes de Dany Boon en Têtedepiaf le Normand), mais là encore, ils nous le rendent bien. On sent cette générosité et cet enthousiasme de faire partie d’une entreprise de cette envergure qu’on oublie l’énorme montant dépensé. D’accord, chez nos cousins français, ils ne l’ont PAS vraiment oublié (seulement 3 millions d’entrées et des broutilles), mais c’est à cause de la troisième claque que le public outre-Atlantique n’a pas suivi. Il ne voulait pas s’y faire reprendre!!! Malheureusement pour ce quatrième volet…
Et tant pis pour eux, en fait! Ils manquent une très bonne adaptation, à la fois amusante, souriante, intelligente et plus que respectable. Tirard et Vigneron ont su relever le défi. Astérix et Obélix : au service de sa majesté est une bonne comédie fantaisiste. Quant à moi, je donne 95% (Dans mon livre, la note parfaite n’existe pas et j’ai quand même préféré le #2!!) 3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net