BABY DRIVER/BABY LE CHAUFFEUR
Suivez le rythme
Quel délice! Le plus merveilleux est que le film d’Edgar Wright est loin des standards estivaux et pourtant, il est aussi divertissant que les blockbusters qu’il côtoie. Rarement vu un « geek » aussi enjoué à tourner « son » film et à partager cette contagion, autant sur son équipe qu’au public. Baby driver est chorégraphié au quart de tour, sur une multitude de pièces musicales judicieusement choisies faisant partie intégrante à l’action. Une chanson est entendue, elle rythmera la séquence ou sera subtilement affichée (le prologue est un bijou visuel qui prit 28 prises à Wright et sa gang à accomplir adroitement). Un délicieux plan séquence! Bravo et merci au perfectionniste. Pourquoi pensez-vous que Kubrick ne faisait que des chefs-d’œuvre? Il les travaillait jusqu’à SON goût. Je ne veux pas comparer Wright au maitre, mais ‘faut que je lui lance des fleurs, le jeune cinéaste de 42 ans (Hey! C’est jeune, c’tu clair?!) a implicitement mis des niveaux d’appréciation dans son film qu’on ne peut le regarder qu’une seule fois. Espèce de tordu, nous forcer à revoir son film, c’est pas gentil!!!! HAHHAHAHA!!!!!!
Baby driver est pourtant si simple à sa base, telles les productions ayant inspiré le réalisateur anglais : the Driver (lire rafales. Prémonitoire?!), Bullitt, Reservoir dogs, the Getaway, the Blues brothers, the French connection… Et comme ces productions, Wright échafaude une intrigue qui devient lentement, mais sûrement concise et indéniablement étreignante. Mais il ne faut pas voir Baby driver pour ce qu’il n’est pas, soit une étude sociologique des comportements humains, même si les personnages imaginés par le cinéaste mérite qu’on si attarde. Hormis Baby, les autres rôles gravitant autour du héros sont des archétypes que Wright a peaufinés juste assez pour leur donner de la chair et la distribution s’acquitte parfaitement de sa tâche. Kevin Spacey en cerveau des opérations, mais figure paternaliste; Lily James en amoureuse compréhensive; Jon Hamm en figure fraternelle macho, Eiza Gonzalez en plante carnivore et Jamie Foxx en dérangé. Un noyau de gens qui permet à Baby de s’accomplir, de se trouver. D’ailleurs, le jeune Ansel Elgort à le casting parfait : une face juvénile, une attitude stoïque et des yeux exprimant une grande maturité.
Mais comme j’écrivais, il faut voir Baby driver pour ce qu’il est, soit des vols organisés qu’on ne voit que du point de vue du chauffeur; des séquences de courses enlevantes (Hey! Fast & furious, allez-vous coucher, CE film a l’air vrai, lui!!!); une histoire d’amour grandissante; de la trahison; de la rédemption; les éléments classiques de ce type d’entreprise que le réalisateur trafique pour les faire sien. C’est ben simple, c’est du bonbon à cinéphile que tout le monde peut apprécier pour les raisons susnommées. De tout pour tous et toutes!
Baby driver se classe aisément parmi les meilleures productions sorties cette année et le film sera difficile à ignorer lorsque viendra le récapitulatif de 2017. À voir pour les textes, les « insides », les acteurs, les cascades, les chansons… Finalement, c’est un long vidéoclip avec une bonne histoire. Edgar Wright a le rythme dans la peau. Une autre réussite de l’auteur de Shaun of the dead, Hot fuzz, the World’s end et Scott Pilgrim. Aaahhh!!! Mon cerveau sourit d’allégresse!!!!!! 4/5 min. par François Gauthier cinemascope@deltar.net