Critique de

BLACK PANTHER/PANTHÈRE NOIRE
Superhéros?

 

Honnêtement, je ne m’attendais à rien.  En fait, j’avoue que je pensais que Marvel/Disney le tournait par conscience professionnelle.  Vous savez ?  Le « white bashing » ?  Un retour de balancier ?  En tout cas…  Le fameux Black panther, dans les annales de la bande dessinée américaine, n’est pas un héros qui a vraiment marqué l’histoire.  Il est apparu au début des années ’70 en lien avec la montée du groupe anarchiste afro-américain du même nom, pour la même raison que celle que j’évoque présentement.  Mais contrairement aux « seventies », la production tournée par Ryan Coogler (Creed ; Fruitvale station) est beaucoup plus justifiée et profonde que ce que les auteurs Stan Lee et Jack Kirby ont voulu référer chez Marvel.  Sans rien enlever au bien-fondé des auteurs de l’époque, ici, Black panther est approprié, en ces temps troubles.

Ce que j’ai apprécié avant tout de la production et cela en fait aussi un défaut pour le genre, est l’approche très humaine des personnages.  L’histoire imaginée par Coogler et Joe Robert Cole s’attarde avant tout aux racines, autant culturelles que politiques, du Wakanda, un pays évolué technologiquement, mais caché dans les tréfonds de l’Afrique, telle l’Atlantide.  Leur récit respecte énormément les mœurs et coutumes africaines et la légitimité des choix du héros et son Némésis sont justifiables.  Pourquoi cela en fait-il aussi un défaut ?  Parce que cela ralentit quelque peu le rythme qu’une production de cette envergure nous a habitué par le passé.  En fait, j’écrirais que le duo Coogler/Cole sont les premiers dans le clan Marvel à aller aussi loin dans l’approfondissement socio-politique.  Certes, les précédents films ont vagué sur certains de ces thèmes, mais jamais autant que Black panther, priorisant la réflexion à l’action.  C’est évidemment le pourquoi du succès des films de superhéros chez Disney/Marvel.  Mais Coogler, tel un Spiderman, s’attarde avant tout au poids des actions et inactions de son héros principal.

D’ailleurs, un bravo senti à la distribution complète qui jouent agréablement sur la mince ligne de l’unidimensionnalité, penchant précautionneusement vers le drame au lieu de la caricature que de tels rôles pourraient aisément créer.  Chadwick Boseman est un excellent chef de troupe, insufflant de la fierté au groupe qui le lui rendent bien (il est tout de même entouré de talents :  Lupita Nyong’o, Angela Bassett, Forest Whitaker, Martin Freeman, Danai Gurira, Daniel Kaluuya, Andy Serkis).  Quant à Michael B. Jordan (3e collaboration avec Coogler), il extériorise juste assez la hargne et l’injustice que son peuple vit depuis des décennies.  Par moments, il m’a même rappelé le Scarface d’Al Pacino, en moins débile !!! 

Ok, j’ai écrit que le film était quelque peu lent par endroits, mais honnêtement, je ne trouve pas vraiment de séquences qui mériteraient d’être coupées au montage.  Tout ce que Coogler nous présente amène au développement de l’histoire jusqu’à la finale peut-être un peu prévisible et grandiloquente (on n’est pas loin de la conquête du Mordor, mettons ?!)  Mais ce choix-là aussi est justifié, car il ramène les spectateurs dans leurs bonnes vieilles pantoufles et peut permettre de mettre un baume sur la lourdeur de la progression des personnages.  Une bonne bagarre visuelle, rien de tel pour assouvir des instincts primaires.  Mieux vaut sur grand écran que dans les rues, n’est-ce pas ?  Un des buts du divertissement de masse, d’ailleurs.  Catalyser et démontrer que certaines actions ne sont pas viables.  Black panther le fait bien.  Très bien même !  

En terminant, une bonne note à la trame sonore de Ludwig Göransson qui marie parfaitement la musique traditionnelle africaine à la pop moderne.  Je n’irai pas jusqu’à m’acheter le CD, car hors contexte, je n’aime pas le hiphop ou whatever comment ça s’appelle maintenant !!!  Mais lors du visionnement, j’avoue que plusieurs pièces étaient intéressantes et appropriées.  Personnellement, c’est le côté instrumental qui m’a le plus touché.  Le judicieux mélange de classique et de traditionnel ajoutait une profondeur à l’ensemble. 

Pour être franc, j’ai trouvé que Black panther s’apparentait beaucoup plus au Batman de Christopher Nolan qu’à l’ensemble des productions de Marvel.  Sans l’égaler, évidemment !!!  Tsé, on parle du Dark knight, quand même !!!!!!!!!!!  Mais simplement de pencher vers ce genre d’œuvre lui donne une coche de plus sur plusieurs autres du genre.  Black panther est intelligent et racé.  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net P.S. :  Ya ben une chose qui m’titille par contre :  Pourquoi traduire le titre et, par le fait même, le nom du héros ??!!  Ya-tu quelqu’un qui a changé le nom d’Iron man pour l’Homme de fer ou Superman pour Super-homme ou Thor pour Wrong (Hihi !  La catchez-vous ?  En tout cas…)  Personnellement, je n’ai pas compris le « move ».  On ne dit pas l’Homme-fourmi, Œil de faucon, Dr. Étrange (Là, j’admets que je ne peux pas me servir de cet exemple.  Strange est son nom de famille, même si c’est coïncident et « strange ».  Rehihi !!)  Bah !  J’imagine que c’n’est qu’un détail futile ?!!?  S’lut.