Critique de

BLACK SWAN/LE CYGNE NOIR
Aronofsky signe!

Comment rendre le ballet intéressant?  Fallait seulement demander au réalisateur de Requiem for a dream et the Wrestler, c’est tout!!  Bon, bon, bon, j’en choque quelques-uns, mais ne vous méprenez pas sur mon compte, je vis de ballet depuis près de dix ans à travers ma blonde et mes filles, alors côté connaissances, entre vous et moi… 

De toute façon, Black swan est plus qu’un simple exercice de danse, c’est une expérience psychotonique doublée d’un thriller psychologique porté par une distribution EX-TRA-OR-DI-NAI-REU!!  Darren Aronofsky est allé chercher au plus profond de ses acteurs pour en faire ressortir toute la bile, les ombres, les vices qui font la grandeur de l’Homme.  Natalie Portman, qui avait déjà des notions de ballet, montre ce qu’est le véritable jeu d’acteur.  Ce n’est pas simplement d’interpréter un personnage, mais de le vivre.  La dualité que son rôle « combat » va au-delà du jeu et transcende l’écran.  La profession de comédien est ainsi dépeinte par les scénaristes Mark Heyman, Andres Heinz et John McLaughlin via la ballerine vedette subissant les affres d’un directeur dictateur (Vincent Cassel), d’une mère surprotectrice (Barbara Hershey) et d’une rivale délurée (Mila Kunis).  Ce monde cruel, Portman le connait que trop bien et nous livre SA vie sur image et c’est tout une performance! 

Si ce n’était que de cela, Black swan serait déjà meilleure que la plupart des productions 2010.  Mais non, il y a plus!  Aronofsky sonde la psyché humaine et transpose ses résultats crûment, AVEC artifices!  Plus la jeune ballerine s’enfonce, plus le réalisateur expose.   De perfectionniste statique, elle évoluera, non sans obstacles, vers son double tant recherché pour la pièce de Tchaïkovski, tout en confrontant une autre ballerine qui pourrait représenter ses démons intérieurs.  (ZE scène de lesbianisme, entre autres, en ravira plus d’un à plus d’un niveau!!)  HAHAHA!  Vous suivez toujours?  Ces couches d’interprétations que le cinéaste et ses auteurs ont incorporé au récit d’un simple ballet classique est la preuve d’une grande œuvre.  Tout comme Requiem…, Aronofsky peinture ses acteurs dans un coin et les met au fait sans détour et là, ça passe ou ça casse!  Encore une fois, les artisans ont vu juste et le défi est hautement relevé.  On a droit à une descente aux Enfers pour une finale paradisiaque. 

Black swan est à l’œuvre d’auteur ce que the Expendables est pour la testostérone vide (C’est l’premier qui m’est venu à l’esprit.  Héhé!)  Le travail de Darren Aronofsky est l’exemple parfait d’une symbiose entre le texte, l’image, l’interprétation d’un monde connu (le ballet classique) ET inconnu (l’Homme) pour un ensemble maitrisé et captivant.  Au final, il « cygne »!!!  4.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net