CARS 2/LES BAGNOLES 2
La Terre roule!
Il n’y a pas que les petites filles qui ont droit à leur « poupées » chez Disney, merci à John Lasseter, grand bonze de Pixar, pour penser aux p’tits gars! En 2006, Lasseter nous donnait un film d’animation entièrement porté sur les autos. Bon succès critique et public (pas autant que Nemo ou Woody et sa gang, par contre), les artisans des studios Pixar récidivent avec une suite encore plus endiablée et colorée que le numéro un.
Dans Bagnoles 2, on est loin de Radiator springs, mais très loin et c’est tout le concept de l’histoire. Flash McQueen est invité à un championnat mondial dans trois grandes villes du monde et amène sa petite équipe locale avec lui, la remorqueuse Mater en avant-plan. Mais un complot grouille autour de cette course, car de vilaines guimbardes veulent reprendre leur droit et tentent de discréditer les voitures de pointe. Leur plan machiavélique éveille les soupçons d’un agent secret qui recrutera les services de Mater en le croyant agent tout comme lui.
« Ne pas se fier aux apparences » et « rester fidèle à soi-même et aux autres », voilà les deux maximes mises de l’avant dans cette suite. Assez appuyé et clair, ces messages se devaient de l’être, car les jeunes n’ont pas encore cet esprit de conscience acquise avec l’âge. D’ailleurs, dans un sens, c’est la beauté de Cars 2, d’être si facile d’approche et de compréhension. Tel un automobile, on voit tout de suite le message qu’elle véhicule (hihi!), mais parfois, il faut savoir approfondir pour découvrir des perles. Mais Lasseter et son équipe n’ont pas oublié l’ « essence…tiel » (hou!) et les courses, les villes visitées, les nouveaux personnages, tout de Cars 2 flatte l’œil du spectateur. Quant à l’action, elle est décuplée, car on a affaire ici à un film d’espionnage. Certains puristes pourraient s’indigner de la violence plus affichée pour une production familiale, mais un p’tit gars n’est pas une p’tite fille et il lui faut une autre sorte d’accroche pour rester attentif. Des robes, des bibittes « cutes », de la romance, ça pogne moins! Mais des explosions, de la vitesse, du suspense, là tu l’atteins! Certes, j’admets que Cars 2 est plus violent, mais ce sont des voitures, du métal et jamais Lasseter ne souligne ladite violence. Elle est subjective, elle est là, mais détournée. Peut-être est-ce insidieux? Bah! Il faut savoir faire la part des choses! J’ai lu quelque part que Cars et sa suite étaient des produits pernicieux commandés par de grosses pointures concessionnaires pour atteindre jeune la future clientèle. Comme je disais, « il faut savoir faire la part des choses!!! » Franchement… C’est d’ailleurs ce que j’ai aimé de ce film-ci, parce que le scénariste Ben Queen a intégré un élément intéressant, l’aliénol (ou whatever!), un carburant vert qui pourrait remplacer le pétrole. Tout le complot repose là-dessus! L’équipe de Cars SAIT ce qu’elle véhicule comme message et tente d’en rire. Personnellement, c’est réussi!
Tous les attachants personnages sont de retour, sauf Doc Hudson (car sa voix, Paul Newman, est décédé en 2008. Respect.) On retrouve donc Flash, Mater, Sarge, Guido, Luigi, Sally, mais aussi de nouveaux venus pas piqués des vers. Finn McMissile, un émule de James Bond (ou de son auto à gadgets), Holly Shiftwell, une voiture volante et Professeur Z, une choupette à monocle. Ceux-ci rendent un hommage senti à tous ces drames d’espionnage qui ont fait les beaux jours de mon enfance (et de tous les papas qui suivent leur progéniture). Et tout comme le premier opus, Cars 2 recèle « d’insides » sur les voitures, mais aussi sur l’espionnage et sur la F1 (par ces caméos savoureux, dont Jacques Villeneuve!)
On ne s’ennuie donc pas avec les Bagnoles. J’écrirais même qu’ils réussissent à surpasser le premier! «Bond. Mater Bond »!!! 3..5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net