CHARLIE AND
THE CHOCOLATE FACTORY/CHARLIE ET LA CHOCOLATERIE
Edward rencontre Beetlejuice
En fait, ce serait
plutôt une apothéose de la carrière de
Tim Burton, une sorte de carte de visite des 20 dernières
années. On reconnaît aisément la signature
du réalisateur dans ce (pseudo-)remake de Willy Wonka
and the chocolate factory avec Gene Wilder. Aussi psychédélique
que son prédécesseur, Charlie... a cependant
quelque chose de plus: Johnny Depp. Quatrième collaboration(
bientôt cinq avec Corpse bride), Depp retrouve la folie
qu'il avait imprégné au film Pirates des Caraïbes
avec son personnage du capitaine Jack Sparrow. Mais il y rajoute
un ingrédient de plus, le cynisme, voire le mépris
des enfants et des parents. L'histoire de Willy Wonka est
assez triste d'ailleurs (merci au scénariste John August)
alors qu'étant jeune, il dût porter un appareil
dentaire de "prévention" contre les caries,
car monsieur papa était dentiste et exécrait
les bonbons. Mais pour revenir à nos moutons, le beau
Johnny file le parfait "plaisir" avec son acolyte
Tim dans un film tout aussi plaisant à regarder.
Charlie est un petit
garçon qui vit pauvrement avec ses parents et ses quatre
grands-parents. L'enfant est de nature serviable, honnête
et partage avec son prochain. Le parfait petit kid (c'est
une fable, quand même!) Un jour, la chocolaterie de
la ville, qui appartient à un certain génie
prénommé Willy Wonka, distribue à travers
le Monde, dans ses palettes de chocolat, 5 billets d'or qui
permettront à son détenteur de faire la visite
de la mystérieuse usine à chocolat et, si tout
va bien, fera gagner à un des cinq chanceux LE grand
prix... Les quatre premiers billets sont trouvés par
quatre désagréables gamins et le cinquième...
Ben c'est sûr, tsé! Bon! Une fois à l'intérieur
de la manufacture, nous découvrons avec le groupe un
monde merveilleux et mystérieux et, au fur et à
mesure que la visite avance, les concurrents tombent. "Il
ne peut y en avoir qu'un seul!"
Sous le couvert bon
enfant, Burton/Depp/August/Dahl (auteur du livre qui a aussi
écrit James et la pêche géante) nous gratifient
de remarques pointues, d'images frappantes et de performances
achevées. L'ensemble manque malheureusement de rythme
en son milieu et la trame narrative devient redondante (un
enfant après l'autre tombe et s'en suive la petite
mélodie, etc etc). Mais étant un film familial
(avec BEAUCOUP de couleurs), les enfants excusent plus facilement
ces quelques dérapes et (surtout!) les parents aussi
(grâce aux textes et à Johnny, bien entendu!).
Parlant de mélodie, un autre collaborateur de toujours
s'est lui "avec" fait plaisir en recreusant dans
son passé musical pop. Danny Elfman s'est rappellé
d'Oingo boingo et il a concocté des chansons savoureuses
pour chaque scénette. De plus, il nous a même
fait l'honneur de toutes les interpréter vocalement,
car physiquement, c'est au comédien Deep Roy alias
Oompa Loompa qu'ait venu le privilège de les "lipsinger"!
L'aventure Nightmare before Xmas refait surface...
Je ne vous cacherai
pas que je suis un inconditionnel de Burton et que celui-ci,
selon moi, fait partie des Tops. Par contre, je n'irai pas
jusqu'à dire que c'est son meilleur. Big fish était
beaucoup achevé et personnel, plus adulte, de même
qu'Ed Wood. Mais encore une fois, Burton nous montre qu'il
a toujours son coeur d'enfant... cynique. Et pour rejoindre
un large public, c'est avec ce genre de film qu'il marquera
le plus de points. Charlie et la chocolaterie est un excellent
melting-pot de ses précédents univers (Batman,
Mars attacks, Edward..., Pee-Wee) et ravit les yeux et le
coeur. Encore!! 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net