COWBOYS & ALIENS
« Mes hommages, ‘sieurs, ‘dames. »
Alors voilà la raison pour laquelle Jon Favreau a laissé tomber Iron man?!! Une adaptation d’un comic book m’étant en scène des cowboys, des Amérindiens, des jeunes dames et des E.T.? Déjà, juste l’idée de savoir qu’il existe une BD (conçu par Scott Mitchell Rosenberg) sur le sujet laisse perplexe, mais qu’un réalisateur s’y intéresse…??
« Y-A-H-O-U!!! », comme qui disait! Ben oui, quoi! Pourquoi pas, en fait! Avec le nombre effarant de productions sci-fi sur les invasions extra-terrestres, celle-ci a au moins le mérite d’être un peu original. Favreau et sa pléiade de scénaristes (cinq au total) ont construit un western à la vieille sauce et sont parvenus à rendre hommage au genre via les personnages. Ceux-ci sont découpés au couteau, caractériels au possible et c’est ce qui en fait leur charme. Une sorte de le Bon, la brute et le truand! Mais contrairement à Leone (qui reste un maître), les scénaristes avaient en main un substantiel bagage d’informations grâce au comic. Donc, nos personnages sont bien plus qu’ils ne le laissent paraître. Maintenant, aux acteurs de faire passer le moton!!
Et le plus gros problème est là! Le choix du rôle principal s’est arrêté sur le nouveau James Bond, Daniel Craig. Avec tout le contenu que le récit impliquait, Craig ne parvient pas totalement à faire passer les messages, restant la plupart du temps sur le mode monolithique. Parfois, des élans d’émotions pointent et ce sont ces moments qui permettent au film de s’envoler. Mais ils sont peu nombreux. Par contre, la distribution l’entourant réussit presque à pallier à ce manque, à commencer par sa co-vedette. Harrison Ford en despote de village? Un vieux grincheux qu’on ne veut pas croiser? Ouais, il est parfait! Nous savons tous que le vieux Indy n’a pas le talent nécessaire pour convaincre sinon que par l’action de ses gestes (et quelques mimiques mémorables!) Grâce à son âge vénérable (presque 70 ans… Déjà?!!?!), Ford se rit de lui-même et grâce à cela, il amène une bonne dose d’humour et de « bons » sentiments. Il se la joue gros, tels les vieux classiques de l’Ouest et c’est tant mieux. Nous avons ensuite la belle de service Olivia Wilde, tout en courbes, toujours fraîche, mystérieuse et envoûtante. Sam Rockwell en p’tit tenancier doublé de quelques notions de médecine. Paul Dano en fils ivrogne du despotique boss de la ville ((Ces deux derniers auraient eu avantage à avoir plus d’espace, mais ils s’acquittent merveilleusement bien du peu de pellicules que le texte leur donnent).
Pour ce qui est de l’histoire, il n’y a pas grand-chose à raconter. C’est la bonne vieille recette de l’invasion-annihilation, mais au temps des chevaux et des colts (le titre est assez clair là-dessus!!) Nous avons donc un étranger amnésique (Craig) qui est recherché par tout le comté, à commencer par un ancien colonel recyclé en éleveur de bétails (Ford), qui débarque en ville, machin de métal au poignet. Le temps de mettre les rôles en place, les E.T. attaquent, enlèvent la moitié de la populace et c’est ensuite le regroupement des caractères disparates, différends mis de côté le temps de massacrer l’ennemi commun. Voilà! La cavalcade permettra à tous et chacun de se découvrir un p’tit côté « gentil boyscout ».
Jon Favreau devait sûrement aimer les westerns, car sa photographie, tout comme la reconstitution de l’époque, sont superbes. Et comme il nous a déjà prouvé qu’il savait manier la science-fiction et l’humour, sa touche est parfaite pour le mélange demandé. Personnellement, j’ai adoré, malgré les lacunes susmentionnées. Cette production est avant tout un joyeux divertissement, où action, humour et effets spéciaux font bon ménage. Je ne sais pas si je vous l’ai mentionné auparavant (sûrement, en fait!) et je m’excuse de me répéter, mais j’ai toujours aimé les mix de genre. C’est une sorte d’hommage que les artistes se font entre eux, finalement. Écouter du Metallica au violon ou du AC/DC version techno permet à l’original de rajeunir et/ou de ressortir de l’ombre. Favreau (et l’auteur Rosenberg) permettent donc au western de reprendre quelques lettres de noblesse et de trouver un nouveau jeune public. Quant aux vieux amateurs, ils apprécieront les rôles dépeints, rappelant une autre période du cinéma (et de l’histoire). Amusant! 3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar..net