Critique de

THE DA VINCI CODE/LE CODE DA VINCI
''Politiquement correct''

Voilà!  Il est enfin sur les écrans!  Le fameux film tiré du best-seller de Dan Brown, qui attise tant les passions.  Normal, vous dirais-je, que le livre fasse tant parler.  La religion est un sujet brûlant d'actualité, surtout depuis le 11/09/01.  Notre société, non!  plutôt toutes les sociétés cherchent un point d'ancrage.  Certains l'ont trouvé, d'autres magasinent encore!  Le roman (j'ai bien écrit ''roman'', car plusieurs prennent ça pour du cash!) démystifie certains aspects controversés du catholicisme.  Le peuple occidental n'a plus autant la Foi qu'avant, se tournant vers d'autres idoles pour remplir leur vide.  Dan Brown les y aide!!  Mais c'est un roman, excellent pour l'histoire, moins pour l'écriture (mon avis bien personnel!!), qui amène des hypothèses intéressantes et qui jouent avec la chambranlante foi chrétienne actuelle.  Pourquoi tant d'animosité envers le film?  Voyons, ç'a toujours été ainsi lorsqu'il est question de religion et aussi de transposition cinématographique (deux domaines distincts, il va s'en dire!)

Avec autant de lecteurs de part le monde, la barre était haute pour le réalisateur Ron Howard, le producteur Brian Grazer et leur équipe, une barre quasi-insurmontable.  Je fais partie du troupeau, mais avec des nuances.  Franchement, comme entité propre, le film est un bon thriller qui démarre sur les chapeaux de roue (comme le livre) et qui respecte en grande partie le roman.  Les infos et indices semés ça et là pendant l'aventure font avancer l'intrigue, mais ce n'est que le strict nécessaire.  Pas de flaflas!  Akiva Goldsman a fait un excellent travail d'adaptation, il a coupé dans le gras superflu pour ne montrer que l'essentiel.  Quant aux personnages, ils sont dessinés à gros traits, mais interprétés de façon adéquate par les comédiens, à commencer par Tom Hanks.  Ce n'est pas le temps de jouer pour l'Oscar, mais juste le temps de jouer un prof de symbologie perdu dans un monde qui lui échappe.  De même pour Audrey Tautou, qui se contente de ne pas forcer la note mélodramatique.  D'ailleurs, il y a une petite lacune ici:  le duo est quelque peu disparate!  La chimie du roman n'est pas au rendez-vous!  Le point fort vient des rôles secondaires:  Paul Bettany en moine albinos TRÈS croyant; sir Ian McKellen en vieil aristo arriviste et Jean Reno en flic bourru.  Il manquait de place à l'écran pour Alfred Molina, mais son personnage du père Aringarosa est excellent dans les circonstances. 

Ce que j'aime dans une transposition, c'est lorsque le réalisateur fait sienne l'oeuvre écrite.  On reconnait la touche Howard!  Une caméra nerveuse pour l'action, mais attentionnée pour les comédiens; un montage teinté de flashbacks adéquats, mais pas trop lourd; un rapport Grande et petite histoire merveilleusement tourné (ex.: scène anglaise du XIXe et de notre temps).  Ron Howard n'est évidemment pas un grand réalisateur et il fallait des couilles de béton pour oser s'attaquer à un tel sujet. Des hommes comme Scorsese, Gibson, Bertullicci ont tenté l'expérience et y ont laissé des plumes.  Il en ira de même pour Howard!  Mais il a très bien travaillé pour donner un compte rendu simple et efficace d'un roman lourd en histoire et complexe en intrigues. 

Aies-je encore besoin de résumer l'histoire?  Juste au cas:  Robert Langdon (Hanks) est dépêché sur les lieux d'un crime au Louvre.  Son expertise en symboles n'est pas sollicité par l'inspecteur Fache (Reno): c'est le principal suspect.  Aidé par Sophie Neveu (Tautou), ils chercheront les coupables en fugitifs.  Les indices, mêlés au travers des oeuvres du musée, les mèneront droit à une révélation qui pourrait changer la face du monde catholique.  Mais ce ne sont pas tous qui veulent la vérité et des conspirateurs du silence (Molina, Bettany) tenteront de les arrêter.  Un vieil ami de Langdon (McKellen) viendra lui prêter main forte et l'amener vers le but ultime:  la Vérité sur Jésus...

Il faut voir le film avec un oeil vierge et se laisser divertir, sinon il est évident que nous serons déçus!  Même moi, par moments, j'ai trouvé l'adaptation un peu garrochée et le scénario simpliste, bourré de coins ronds (où est le 2e cryptex?)  J'aurais aimé moins de précipitation au niveau de la connotation de l'art avec la religion et un côté plus salace dans le rapport Opus Dei/Vatican  Mais l'ensemble tient la route.  Le projet est loin de la coupe aux lèvres, car, comme je l'ai écrit plus haut, les attentes étaient trop grandes.  Mais pour un film qui aborde un sujet comme celui-là (Marie-Madeleine et Jésus...) et qui approfondit une épineuse question (D'ailleurs, c'est une des meilleures scènes du film, entre McKellen, Tautou et Hanks et le tableau de la Dernière cène), c'est nettement mieux que l'Exorciste 12 ou Bless the child, mais ça n'accôte pas la Dernière tentation du Christ.  Peut-être la Passion du ...??!!  Le principal, c'est de divertir et s'il soulève des interrogations, tant mieux.  La recherche spirituelle est une chose qui fait défaut de nos jours et les débats (intelligents) sont le bienvenue.  Le film Da Vinci code n'est qu'un premier pas et la pointe d'un iceberg déjà immergé depuis des siècles.  (Tant quà moi, il ne joue que le rôle de carte de visite au livre.)

The Da Vinci code est correct, mais ça manquait de piquant.  Comme une pizza garni sans les piments, les champignons, le pepperoni...  Elle est bonne, mais on en voulait plus!!  3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net