DAWN OF THE PLANET OF THE APES/L’AUBE DE LA PLANÈTE DES SINGES
2001, a planet odyssey
HAHHAHAHHAA!!!!!! J’connais des puristes qui sont montés rapidement sur leurs grands chevaux (comme nos amis les singes, d’ailleurs!) Mais ne vous inquiétez pas, le but du sous-titre n’était que pour vous « teaser », le film de Matt Reeves étant loin du classique de Kubrick. Non, l’allusion à 2001 vient du fait que Dawn… commence sensiblement comme le célèbre film du réalisateur anglais. Enfin, c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit lorsque le visionnement débuta : des primates en groupe, communiquant par signes. Puis lentement, la progression vers l’évolution (les chevaux, la chasse, la hiérarchie,…)
Maintenant que je vous ai « pogné », je peux écrire que Dawn of the planet of the apes remporte haut la main son pari du deuxième tome. Personnellement, je ne croyais guère à une réussite lorsque le 20th Century fox envisagea un « prequel » en 2011 (lire archives rafales). Mais ils m’ont conquis (HAHA!! « Conquis », les singes prenant le dessus sur l’Homme. Comprenez? En tout cas…) Je ne puis écrire que j’attendais impatiemment la suite. Je ne fais pas partie du groupe d’aficionados finis ayant vu 22 fois toute la série, mais ce Dawn… titillait ma curiosité. À cause du remake, bien entendu! Rupert Wyatt ayant mis les voiles hors de la chaise du directeur, c’est Matt Reeves, surprenant jeune cinéaste ayant tourné Let me in et Cloverfield, qui s’est frotté à la suite. Excellente initiative des studios, Reeves démontrant un doigté pour l’action ET la dramatisation. Sa caméra est nerveuse aux bons instants et attentive lors des moments plus introspectifs.
Mais un film de cette trempe ne serait pas ce qu’il est sans l’apport de scénaristes aguerris. Rick Jaffa et Amanda Silver revenant à leurs crayons, l’ajout de Mark Bomback amène l’étincelle qui allume la production. Les deux premiers ayant installé le prologue, Bomback saupoudre la production d’une dose de testostérone adéquate, n’allant jamais dans la surenchère d’effets dans laquelle le premier s’était un peu embourbé. Ici, on tente le dialogue. C’est la rencontre du « troisième type », l’aube de la rencontre et de la confrontation. Le trio de scénaristes laisse la part belle aux acteurs, autant humains que simiens, pour montrer que rien n’est tout noir, tout blanc. D’ailleurs, la distribution est convaincante. Jason Clarke prenant le siège laissé vacant par James Franco, il s’acquitte de sa tâche avec diligence. Mais évidemment, ce sont les singes qui volent la vedette. Les effets spéciaux faisant leur travail avec maestria, les acteurs, l’expérimenté Andy Serkis en tête, montre que le cinéma est rendu à une étape cruciale de son évolution à elle. Serait-on rendu à donner des nominations à des acteurs de l’ombre? En tout cas, Serkis en César prouve que ce serait le cas, habitant son rôle, jouant sur la fine ligne de l’humanité et de la bestialité. On est déjà loin de King Kong (2005, quand même!) Un merci bien senti aussi au compositeur Michael Giacchino d’avoir rendu hommage à Jerry Goldsmith (auteur du célèbre thème de 1968) avec l’ajout de tambours. Il y est même allé de voix rappelant le fameux 2001 (justement!) Tout ça en gardant sa touche personnelle. D’ailleurs, mon bémol est ici (j’suis chialeux, que voulez-vous?), le titre de certaines pièces de la trame sonore manque un peu de sérieux parallèlement au travail de Reeves et ses scénaristes. « Look who’s stalking », « Close encounter of the furred kind », « Aped crusaders », “Caesar no evil, hear no evil”,... Des titres inappropriés pour la densité dramatique du film. Un peu de sérieux, s’il-vous-plait? Mais je pardonne à Giacchino, son thème principal et récurrent est solide.
L’Aube de la planète des singes est le blockbuster idéal. Pas vide comme une certaine série à la Bay, ni trop lourd de substance psychologique. Le public trouvera son compte, car le dosage entre action et intellectualisation sur la société d’aujourd’hui est parfaite. Je félicite toute l’équipe mené par Reeves d‘avoir gardé les pieds sur Terre et d’avoir respecté le classique de Franklin J. Schaffner de 1968 (d’après l’œuvre de l’auteur français Pierre Boule). On va lentement, mais sûrement vers l’inévitable : la conquête simienne sur l’Humanité. Dieu est notre âme, hahhaha!! 4/5 par Francois Gauthier cinemascope@deltar.net