Critique de

DEADPOOL 2
“Inside” trop?!

On dira ce qu’on voudra, mais le départ de Tim Miller de la chaise de réalisateur a changé quelque peu l’atmosphère visuel de l’univers Deadpool. Le remplaçant, David Leitch, « un de ceux qui a tué le chien à John Wick », a fait un bon travail, mais contrairement à Miller, Leitch a tourné le scénario de Rhett Reese, Paul Wernick et Ryan Reynolds de façon beaucoup plus linéaire. DP2 part du point A, passe par le point B et ainsi de suite jusqu’à Z. Personnellement, c’est mon gros bémol sur la deuxième aventure du mercenaire à la grande gueule.

Car sinon, on a sensiblement droit à la même recette que le premier, soit une vendetta, des « insides » à en perdre le fil (presque déconcertant), des lignes drôlement crues et un Ryan Reynolds en grande forme. Je n’apprends rien à personne, l’acteur canadien fait un avec le personnage. C’est son bébé offert à nous ! Le plus plaisant de ce deuxième opus est que Reynolds ne change rien à son rôle. Il savait qu’il le maitrisait dans le # 1 et nous le ramène tel quel dans le # 2. L’histoire en soi tente d’approfondir le personnage, essaie d’être un tantinet plus sérieux avec des thèmes amoureux, filial et amical, mais c’est tellement déjanté que les artisans s’y sont guère attardés. En tout cas, tout est sur papier, moins sur pellicule !

De toute manière, comme Deadpool le dit à Céline Dion à la fin de sa chanson : « C’est Deadpool 2, pas Titanic ! ‘Faudrait baisser d’une coche l’intensité dramatique. » D’ailleurs, chapeau à l’équipe de la vedette québécoise d’avoir signé la chanson titre de la production. C’est une excellente pièce « toute Dion » qui s’intègre parfaitement aux folies du faux Spiderman !!!! Je ne me suis jamais caché concernant mon désintérêt envers la chanteuse (pas mon style !), mais ici, elle monte dans mon estime. Pas sûr que René aurait approuvé, mais c’est Céline qui tient les rênes maintenant et elle fait un bon « comeback » avec la pièce Ashes. De toute façon, DP2 est encore plus que le premier à ce niveau : c’est un gros clip « vintage » où les vieilles chansons sont merveilleusement utilisées. Du bonbon auditif !

Concernant le choix opposant le « zhéros », j’avais de gros doutes quant à l’acteur Josh Brolin que je trouvais un peu chétif (mettons) pour interpréter Cable, un guerrier du futur venu en notre temps en quête de vengeance. Dans les comics Marvel, il est beaucoup plus massif et imposant que Brolin, mais l’acteur a su me faire mentir. Il fait un excellent terminator et parvient à lui insuffler une certaine humanité qui se répercute bien sur son rival. On sent une excellente chimie entre Reynolds et ce dernier. Évidemment, on nous ramène la ménagerie complète (le barman, la vieille aveugle, le chauffeur de taxi, Negasonic teenage warhead), mais leur implication est ici moindre. En fait, l’ajout de l’équipe X-force, mené par Domino, est l’originalité de DP2. Sans dévoiler de punchs, j’écrirai que Zazie Beetz (interprétant Domino, la chanceuse mutante) est la cerise sur le sundae. Elle et l’autre méchant (que je ne nommerai pas. Ce fut aussi une belle surprise pour moi !!!)

Donc, en somme, est-ce que Deadpool 2 est meilleur que le premier ? Non. Mais il n’est pas moins bon, par contre ! Il est aussi divertissant que le # 1 tout simplement parce que Ryan Reynolds fait le film et que la chimie avec les nouveaux venues est contagieuse. Un troisième épisode aura beaucoup de difficulté à égaler ses prédécesseurs, car il y aura un essoufflement concernant la méthode « du quatrième mur brisé », mais on n’est pas rendu là ! Deadpool 2 saura ravir ses nombreux fans et se trouver de nouveaux adeptes.

Drôle, vulgaire, autocaricatural, sanglant, … Deadpool quoi !!???! 3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net