Critique de
LIVE FREE OR DIE HARD/VIS LIBRE OU CRÈVE
« Yippee ki yay motherfucker!! »
« John McClane rules!!! » 12 ans d’attente depuis la dernière aventure du policier le plus meurtri du septième. 12 ans de tergiversations à savoir si Bruce Willis était prêt à reprendre les rennes du héros qui l’a propulsé super star en 1988, dans ce qui restera un incontournable du film d’action : Die hard, de John McTiernan. L’attente en valu la chandelle! John McClane se fait encore brasser la cage pas à peu près dans ce quatrième opus. La pilotage fut confié cette fois-ci au «bleu » Len Wiseman qui n’a, dernière la cravate, que le fade doublé Underworld. Ces deux films sont de la petite bière face à ce que Wiseman a concocté pour McClane. Que de l’invraisemblance!! Et avec le sourire, à part de ça!
Le policier le plus célèbre du cinéma vit une vie penaude à New York jusqu’à ce qu’il reçoive comme mission d’escorter un pirate informatique, Matt Farrell (Justin Long, drôle) que le FBI semble vouloir voir impérativement. Arrivé sur les lieux de la première rencontre, les deux protagonistes sont accueillis par un comité de mitraillettes, ce qui fait dire à McClane que le jeune « hacker » est plus précieux qu’il ne le paraît! Entre-temps, Thomas Gabriel, un génie des ordi rabroué par le gouvernement (Timothy Olyphant, correct sans plus), prend d’assaut le système informatique du pays entier et veut ramener le peuple américain à l’âge de pierre, non sans se mettre un petit pécule dans les poches (tsé, voyons, genre!!!) Mais McClane n’entend pas à rire et reprendra du « sévice », aidé de son nouvel acolyte, pour notre plus grand plaisir. Comme le dit si bien le méchant : «Le mauvais gars, à la mauvaise place, au mauvais moment . » La devise du policier, quoi!!
Cette fois, l’action est démentielle! Les cascades, omniprésentes et McClane, toujours magané. Le scénario de Mark Bomback reflète la passion du spectateur pour l’anti-héros qu’est John McClane : le gars ordinaire dans des situations extraordinaires, qui prend tout avec cynisme et moquerie. La recette est suivie à la lettre, mais à l’échelle nationale! Il n’y a plus de building à grimper, mais plutôt des autos, des avions, des hélicoptères, des centrales d’énergie comme terrain de jeu. C’est ce qui fait à la fois le charme et la déception (minime!) de Live free or die hard, l’éparpillement de l’action au détriment de la centralisation des humeurs du héros. Bomback semble un gros fan du premier opus, mais semble aussi avoir eu peur de toucher à McClane même, ce qui fait que le policier traverse toutes le situations avec aplomb et témérité et nous ne sentons que très rarement l’urgence et le poids des obstacles. Il est indestructible (comme dirait Shyamalan). N’empêche que Willis a encore cette aisance à enfiler le t-shirt maculé de sang de McClane et nous guide avec bonheur vers la finale hollywoodienne. Chaque réplique est un bonbon aux oreilles du spectateur et chaque rire du héros, une berceuse pour nos « trippes ».
Len Wiseman n’a pas la prestance, ni l’œil photographique de John McTiernan, mais a quand même réussi à insuffler le rythme adéquat pour ce genre d’aventures et les images tournées, de couleur généralement grises et ternes, se marient bien avec le canevas du film : l’omniprésence de l’informatique dans nos vies. Plus le film avance, plus le héros mange une « go », mais tient bon et plus la couleur revient. Tout un concept!! De toute façon, ce n’est pas le pourquoi qui nous intéresse dans un Die hard, c’est le comment que le méchant va se faire dégommer par John McClane et on est servi, peut-être un peu expéditif, mais efficace. Quant au tandem Willis/Long, l’idée est agréable, éculée certes, mais agréable, le jeune ramenant la naïveté et la peur qu’avait le policier dans ces premières frasques.
Live free or die hard est un incontournable du divertissement d’été : la tête à « off », les fesses serrées et le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Pour amateurs de sensations fortes, c’est à ne pas manquer. 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net