Critique de

FROM PARIS WITH LOVE/BONS BAISERS DE PARIS

Bon???!!! 

WTF????  Luc Besson ne comprendra-t-il donc jamais?  Ce n’est pas parce qu’il a réussi au pays de l’oncle Sam que, nécessairement, il en comprend le public et les conventions filmiques??!!  Cette fois-ci, il s’essaie au « buddy movie », le style « duo dépareillé » dont Mel Gibson et Danny Glover ont fait les beaux jours de la précédente décennie.  Mais n’ayant pas de VRAIE idée en tête, monsieur 5e élément a fouillé dans ses tiroirs et a rapiécé trois-quatre bouts de brides d’idées, puis collé un titre pour susciter l’imagination du spectateur (puis demander à un tâcheron de mettre des mots dessus.  Adi Hasak qu’il s’appelle).  From Russia with love (de Terrence Young, qui a maintenant 46 ANS!), a plus de style, de classe et d’intelligence que cette chose qu’on oserait appeler drame policier.  Sacrilège que de s’approprier un classique!!

Besson a au moins l’intelligence de laisser les rennes à un de ses élèves surdoués, saveur du moment.  Grâce à de Taken, Pierre Morel a la cote.  Succès sans précédent pour l’Hexagone de ce côté-ci de l’Atlantique, son film d’enlèvement vengeur avec un Neeson monolithique, nous a fait découvrir un réalisateur à l’œil fébrile, à la caméra « scotché » à l’action et au montage épileptique.  Ça grouille en vrille et c’est reparti pour un tour avec Bons baisers de Paris.  Car question rythme, Bons baisers… en a dans le ventre, de quoi nous aveugler et nous faire oublier les inepties scénaristiques et les incohérences d’une histoire bric-à-brac.  Mon problème est l’apologie de la violence gratuite, distillé à coups d’humour douteux, avec deux comédiens que même un chimiste chevronné ne parviendrait pas à homogénéiser!!!  Travolta et Rhys-Meyer ne soupent pas au même resto, c’est sûr!  Peut-être « copaings-copaings » dans la vraie vie, ils ne parviennent pas à nous convaincre de leur amitié grandissante sur grand écran dans cette histoire de complot terroriste visitant des Chinois drogués (car il fallait bien des Asiatiques là-dedans.  Besson aime les Asiatiques, même si cela n’a aucun rapport avec le récit.  « Pfff qu’il se dit!!  C’a du style… »  Ma grand-mère aussi a du style et elle n’écœure personne avec!!!??!)

Meyer joue un jeune espion qui devra faire équipe avec LE meilleur agent américain (un Travolta amusé d’encaisser son chèque pour si peu!)  pour démasquer les assassins de la nièce d’un diplomate, puis (si j’ai ben compris?!) débusquer du terroristes qui veulent faire bobo à un ambassadeur.  Le lien entre les deux est flou, mais ça buche, alors j’imagine que j’suis tombé dans un coma léger pendant les quelques secondes d’explications plausibles??!!  Ça tombe comme des mouches, mais avec grâce, à coups de ralentis, gros plans et musique tonitruante.  La glorification de la solution facile :  Tirez avant.  Posez les questions ensuite!!! 

Cette comédie ou drame (car le mélange des deux est plus ou moins réussi) est assommant, agressant et insultant.  Il ne faut pas se laisser lobotomiser par autant de mouvements de caméra, car sinon, vous avalerez cette production indigeste sans broncher.  Morel a le savoir pour le faire, attention à vous!!  Tant qu’à faire, que Besson (qui a pris sa retraite…   HAHAHAHAHAHAHAAHA!!) retourne à ses Minimoys, les enfants est un créneau qu’il maîtrise à merveille.  Les adultes n’aiment pas être pris pour des enfants avec des films d’adulte!!!!!  On n’est plus dans les années ’80 avec les stéréotypes qui viennent avec!!  J’espère sincèrement qu’il n’y aura pas de Bons baisers de Pékin ou L.A. ou Tokyo…  Bouhouhou!!  2/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net