Critique de

GHOST RIDER

Plaisir coupable!!

Il y a de ces films où vous savez pertinemment qu’il sera mauvais, mais vous voulez quand même lui donner une chance. Il y a de ces films qui avancent avec de gros sabots, bourrés d’invraisemblances et de clichés, mais qui capte tout de même l’œil. Il y a de ces films qui partent avec deux prises contre eux (dans le cas présent, Mark Steven Johnson et Nicolas Cage), mais qui peuvent surprendre. Eh bien, Ghost rider… ne fait pas partie de ces films!!! Et j’en suis véritablement peiné!! Ne cherchez pas d’ironie dans les dernières lignes, je suis vraiment peiné! Ghost rider est l’un de mes personnages BD préférés, avec Wolverine et Spawn, dont il est le grand-père spirituel, et un des premiers « bad guy » que l’on adore. La sempiternelle guerre du Bien et du Mal, il en est le symbole parfait! Il est son propre ennemi! Mais il a trouvé plus fort que lui… Mark Steven Johnson.

Mark Steven Johnson est celui qui nous a fait subir Daredevil et qui a écrit Elektra. Pas mal pour un démolisseur de franchise! Il se mériterait bien une place au panthéon des crasses que préside Ed Wood et dont fait partie Joel Schumacher, Uwe Boll et Allan Smithee (ha! ha!) Deux films sur trois, c’est une excellente moyenne pour être intronisé dans ce club sélect (Simon Birch est une première œuvre intéressante, sûrement une erreur de parcours!?!) Johnson a adapté à la virgule près la BD de Stan Lee, mais à oublier d’insuffler de la consistance au récit. Soit, il est paresseux; soit, il est juste cruche! Autant d’inepties dans un scénario, c’est criminel. Les clichés (autant visuels que textuels) fusent, que c’en est ridicule! Exemple : Le champs de fleurs où l’amour de jeunesse s’épanouit; le méchant très démoniaque qui suce l’énergie et qui est affublé d’une équipe caricaturalement démoniaque (ouh!!); la belle de service (Eva « décolleté plongeant » Mendes) qui revient dans le décor après des années d’absence (mais quelle coïncidence!); le héros qui se montre à tous vents aux policiers (d’un illogisme!);… Mais faisons ça dans les règles :

Johnny Blaze (Cage) est un cascadeur moto aguerri, qui a signé dans sa jeunesse un pacte avec le Diable (grotesque Peter Fonda) pour sauver son paternel et qui doit maintenant payer sa dette, car le fils de ce dernier, Blackheart (pauvre Wes Bentley) veut prendre le contrôle des Enfers et des Humains. Pour contrer les manigances de fiston, Méphistophèles fera de Blaze son guerrier de la nuit, le Ghost Rider, créature à la recherche d’âmes damnées à expédier au royaume infernal. Quant à Blaze alias le Rider, il ne sera pas en reste, car il voudra sauver sa douce et son âme. Et 1h40 plus tard, c’est le générique!

Une seule chose sauve d’un total naufrage Ghost rider et c’est le personnage en soi! Techniquement, il est bien rendu et il ne fut pas dénaturé par Johnson à l’écriture. Ghost rider est un être « mean », mais droit. Il cherche la justice et l’applique implacablement et ce côté-là du héros est maintenu. Merci, bon Dieu! Pour ce qui est du reste, c’est lamentable! Nicolas Cage est en train de prouver que Leaving Las Vegas fut une comète qui est passée dans son orbite et qui a filé aussitôt, tant ses rôles depuis sont vides et son jeu limité.

Mais savez-vous quoi? Je lutte toujours pour me convaincre que j’aime le film, tellement le personnage fait partie de mes souvenirs. Je sais qu’objectivement, le film est nul à ch***, futile et caricatural, mais j’aime trop le personnage de Ghost rider pour démolir complètement cette adaptation de Marvel. Même si le film rappelle énormément d’autres BDs (comme Constantine et Blade, entre autres), j’ai adoré les courtes et punchées apparitions d’un de mes héros favoris et je souhaite qu’il fonctionne assez au box-office pour avoir droit à une suite, où un autre réalisateur transposera mieux le déchirant dilemme que le Rider a avec lui-même.

Il n’y a rien à rajouter! Bouhouhou………………!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

P.S. : Snif! Je comprends mieux maintenant comment vivent les adeptes de sectes religieuses face à leur gourou, où ils sont prêts à tout pardonner par amour. Évidemment, ma vision est à une plus petite échelle et je suis quand même lucide. Le film Ghost rider est franchement pourri, mais JE L‘AIME!!! Que voulez-vous… 2/5 par François « amour » Gauthier cinemascope@deltar.net