Critique de

GUARDIANS OF THE GALAXY/LES GARDIENS DE LA GALAXIE
“Hooked on a feeling”

Mais d’où viennent-ils, diantre?  Quelle est cette bande d’Avengers des perdants?  Ils n’ont même pas de pouvoirs spéciaux!  Un simple humain (Chris Pratt), affublé d’une Martienne verte (Zoe Saldana), d’un Hulk des pauvres (Dave Bautista) et d’un raton laveur (voix de Bradley Cooper) pis son arbre (voix de Vin Diesel) (????)  WTF……..? 

HAHHAHAHA!!!  Sublime.  Tout simplement sublime.  Le cinéaste américain James Gunn (Super; Slither) a transposé une obscure BD de Marvel des années tranquilles (d’Arnold Drake et Gene Colan, puis reprise en 2008 par Dan Abnett et Andy Lanning) et en a extirpé la douce folie qui en émanait.  Guardians… est avant tout l’histoire d’une bande d’individus incompatibles qui, dans un élan d’humanisme et (de capitalisme), se regroupe pour faire front commun face à un ennemi mortel (hé!)  Gunn et la coscénariste Nicole Perlman ont agrémenté la recette « marvelienne » d’une bonne dose d’autodérision, sans laisser de côté l’action enlevante qui fait le bonheur des fans.  Le mix est superbe.  Les savoureux dialogues, souvent cyniques, recèlent de très bons moments d’empathie et d’introspection, sans jamais tomber dans le mélodrame (même si certains passages vont droit au cœur.  Oui, oui!!  Ya des séquences plutôt touchantes!)  Guardians of the galaxy a su trouver le bon dosage pour amadouer tous et chacun. 

Évidemment, les effets spéciaux y sont pour beaucoup dans le succès de l’entreprise, mais jamais ils ne prendront le dessus sur l’essence même du film, c’est-à-dire les personnages.  Les effets (des compagnies Cantina creative, CoSa, Framestore, Lola, MPC et j’en oublie…) sont là pour amener les caractères au-delà, plus loin, dans leur recherche de leur motivation personnelle.  J’admets que la cerise de la production est le duo disparate de Rocket le raton et Groot l’arbre.  Deux êtres complémentaires.  Un individualiste hyper brillant et une créature émotive, peu loquace (« Je s’appeler Groot » sont les seuls mots qu’il prononce.  HAHA!!)  Au travers d’eux se transpose l’humour déjantée d’une production à part dans le royaume de Marvel.  Les héros sont des « losers » qui se tiendront les coudes devant l’adversité, un élément plutôt absent des grosses productions de superhéros sans peurs et sans reproches (En tout cas, leurs conflits internes sont plus accessibles que les Thor et autres Capitaine America, que je ne dénigre pas. Je tiens à le préciser!!!!!!!!!!!!)

Seulement, ces Gardiens sont plus humains (mettons!?!) et Gunn l’a judicieusement compris.  Il a travaillé sur la chimie à construire dans ce groupe hétéroclite, ce qui permet au spectateur une identification plus réaliste que mes exemples susmentionnés.  Bien entendu, Gunn et Perlman sont restés dans l’univers de Marvel en impliquant un des plus puissants vilains créé par ceux-ci, Thanos.  Ce dernier se manifeste via son bras droit Ronan qui recherche une des pierres d’infini, un mystérieux globe contenant…  quelque chose, hihi (référence directe au Tesseract de Thor et Captain A.)!!  Verra-t-on une affiliation cosmique avec certains héros plus connus?  Aaahhh, ne jamais dire jamais, surtout au cinéma (Quand je pense qu’on voit un certain canard maudit pendant quelque secondes.  J’n’en écris pas plus…)

La production est divertissante, enlevante, quelque peu « noire », mais jamais de mauvais goût.  On a même droit à une trame sonore tout ce qu’il y a de plus « seventies », qui allègera souvent certains passages plus sombres de l’aventure.  Ces morceaux, magnifiquement choisis par le réalisateur, servent à représenter son héros principal, le chef de clan Star-Lord aka Peter Quill (interprété avec bonhomie par le comédien Chris Pratt).  Une autre balise « humaine » pour le public et un élément rhétorique pour désarçonner la tension grandissante amenant vers une finale granguignolesque. 

Qu’écrire de plus?  Guardians of the galaxy est une surprise en tout point.  N’ayant aucune attente, je n’ai eu aucune déception.  Je partais de rien et je suis arrivé à bon port.  Merci à Gunn et la magie chimique des cinq gardiens…  Solide!  4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net