Critique de
HANCOCK
Véhicule promotionnel
L’été cinématographique ne sera pas un véritable été, si le public n’avait sa dose de : 1- Adam Sandler ; 2- Superhéros ; 3- Dessins animés ; 4- Will Smith. Le film Hancock pallie à trois de ces critères, Adam Sandler, espèce de trouble-fête, préférant faire cavalier seul. Petit impertinent ! Mais est-ce que le film de Peter Berg (the Kingdom ; Friday night lights) vaut la peine d’être vu pour ce qu’il est vraiment, c’est-à-dire une auto-promo pour Will Smith ? Je réponds oui ! (En passant, c’est un « vrai » film, le troisième critère fait allusion à l’esprit véhiculé par la production. En tout cas…)
Hancock a le mérite d’être original, dans le sens de « non tiré d’un comic », le personnage venant de l’imagination de Vincent Ngo et Vince Gilligan. Donc, nous suivons les tribulations d’un superhéros mal embouché, qui se met à dos la population de Los Angeles à chacune de ses interventions. Suite à une autre rescousse plus ou moins réussie, il s’acoquinera ou plutôt, sera suivi par un agent en relations publiques (Jason Bateman) qui tentera de refaire son image. Et le héros tombera sur la femme de l’autre (Charlize Theron), d’où quiproquos !!
La première impression qui a suivi le visionnement de Hancock était celle d’un projet pilote pour la télé avec beaucoup de budget, le film partant sur une idée de base originale (un superhéros alcoolique et mal aimé), mais ne sachant pas vraiment où aller après la réhabilitation. Comme si les idées venaient aux scénaristes au fur et à mesure du développement du projet. Lorsque l’autre grosse idée surgit, c’est un tout autre film et cela débalance quelque peu le rythme installé dans la première moitié, le spectateur assistant à une production visuelle pétaradante typique, avec effets spéciaux pas toujours réussis (la grosse bataille dans la ville a quelques lacunes !! En passant, désolé si je semble vague, mais je ne veux pas dévoiler l’autre punch ! Yen a peu dans Hancock !)
Mais quand même, la distribution est vraiment à l’aise, jouant leur rôle unidimensionnel avec professionnalisme et naturel. Evidemment, Smith s’est gardé le meilleur rôle (ben, tsé, c’est sûr, franchement !), son John Hancock étant plus étoffé que les autres personnages et il l’interprète avec intelligence, dosant humour et sérieux, ses années à Fresh Prince refaisant surface par moments.
Quant à la réalisation de Peter Berg, je suis plutôt épaté. L’ancien acteur a su mener le projet de main de maître (Will Smith n’est pas une sinécure sur un plateau, supposément !) et le rythme de la première partie, tout comme le rythme de la deuxième, sont adéquats au genre voulu (comédie et action). Mais comme je l’ai écris plus haut, c’est la cassure entre les deux, un lien pour créer un ensemble fluide faisant défaut. Reste que techniquement, Berg a bien travaillé.
Hancock est un film correct, dans l’essence même d’un blockbuster estival et saura vous divertir. Moi, je lève avant tout mon chapeau à l’histoire originale et à Jason Bateman en faire-valoir efficace. Bon ! 3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net