Critique de
HAPPY FEET/LES PETITS PIEDS DU BONHEUR
« …Et swingue la bâcaisse… »
Au nombre de films d’animations dont on a eu droit cette année (Cars; Over the hedge; Monster house; Open season; entre autres!), je crois, sans trop me tromper, qu’on peut se permettre d’être un peu plus critique envers les dernières sorties, surtout lorsqu’elles sentent autant l’opportunisme! Voguant allègrement sur le succès surprise du docu La Marche de l’empereur, George Miller a réinventé son Babe le petit cochon, mais cette fois, en mixant sa suite (Un cochon dans la ville). Donc, dans Happy feet, nous suivons les tribulations de Mumble, un t-r-è-s mignon petit pingouin, qui ne sait pas chanter, mais danser. Sa différence lui nuira et il fera sa vie hors du clan pour mieux revenir et aider ses proches. « Cute! »
Ce qu’il y a de déplaisant avec le film de Miller, c’est qu’il est réussi techniquement, que les pingouins sont attachants et comiques (Vive Robin Williams, le roi des voix!) et que les chansons sont accrocheuses. Pourquoi déplaisant, diantre? « Mais que dit-il, ce c**? Y at’y aimé ou pas? » Pas vraiment, non! La recette sent le réchauffé. De plus, certains aspects de l’histoire sont précipités (surtout vers la fin, où tout se bouscule pour un « happy ending » obligé!) Quant à l’intégration de véritables humains, personnellement, l’idée fut brillante, car le contraire aurait été suicidaire (à moins d’avoir de grands artistes, comme pour Monster house. Donc, coûteux!), mais ça tue le rythme et l’ambiance « cuuute » de l’ensemble. Donc, d’un bord ou de l’autre, Miller et les scénaristes Warren Coleman, John Collee, Judy Morris étaient baisés!
Qui dit film d’animation dit messages moralistes et pré-pubères (Moins maintenant. Merci à Andrew « Shrek »Adamson et l’ensemble de l’œuvre pixarienne). Pour George Miller, le réalisateur aux gros sabots de la trilogie Mad Max, les enfants n’est pas une priorité ou bien, je commence à être vieux jeu! L’action prime, le montage devient débilisant et les moments de « détente » sont appuyés. C’est la surenchère apocalyptique! La poursuite du phoque en est un exemple parfait : Mumble est seul, une ombre se pointe, aucune musique et BANG! En gros plan, les dents du mammifère tente d’engloutir sans prévenir le malheureux pingouin et TOUS les enfants qui regardent. Quelqu’un devrait appeler George pour lui dire que son public-cible a entre 4 et 12 ans. Qu’il faut les préparer à ce genre de punch avant de leur lancer en pleine figure. L’enfant n’a pas encore l’expérience du thriller et, généralement, c’est encore « les petits-oiseaux-cuicui » et les « ours-qui-rôtent »!! À vouloir faire vrai, les artisans d’Happy feet ont perdu l’essentiel du propos : a-m-u-s-e-r!
Ben, coudon, au moins, les seconds violons de circonstances sont tordants et la musique entraînante (donc, endisquable. J’vous l’dis, ça pue le merchandising!) Mais vive Robin Williams en pingouin macho-macho-maaann!!!
N.B. : George Miller a la subtilité d’un dix roues et c’est vexant!! 3/5 (GROS max!) par François Gauthier cinemascope@deltar.net