Critique de
HARRY POTTER AND THE HALF-BLOOD PRINCE/HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLÉ
Et la roue tourne. Et tourne…
…Et tourne! Plus ils changent, plus c’est pareil! Au moins, le réalisateur David Yates a pris de l’assurance derrière la caméra depuis Order of the Phoenix. De même que les jeunes comédiens (En particulier Rupert Grint alias Ron Weasley)! Mais c’est le même film « all over again »…!!
Je l’avoue (et je me répète depuis maintenant près de huit ans), je ne suis pas un fan de l’auteure J.K. Rowling. Sa littérature ne s’adresse tout simplement pas à moi. Mais rendons à César ce qui lui revient, elle a trouvé son public et c’est le pourquoi du succès cinématographique, car ce public suit sans vraiment broncher. Évidemment, personne ne peut être véritablement satisfait d’une transposition au grand écran, car un livre n’est pas un film. L’univers dépeint par Rowling ne me fascine que quelque peu, car j’en ai vu des barges et des tonnes avant Harry Potter, mais j’admets que la fantaisie et le détail font sourire. Malheureusement, depuis the Prisoner of Azkaban, la boucherie (obligée!) que font les scénaristes, aussi talentueux que Steve Kloves, donne des productions lisses, sans profondeur, où l’information fait défaut pour le profane et qui privilégie le spectaculaire au psychologique (le pourquoi que le 3e reste selon moi le plus complet, même si je ne l’ai pas lu!) Donc, pour en venir au 6e opus, Kloves (qui fait de son mieux!) a réussi à approfondir un côté d’Harry, celui de la puberté. Certes, la magie reste un sujet inhérent à la production, mais cette fois, les artisans se sont attardés de plus près aux personnages comme tel, à l’humain. Ces jeunes découvrent l’amour, la sexualité, la peur d’échouer, la responsabilité… Et David Yates a bien montré ce côté avec une caméra plus introspective. Bien entendu, Voldemort et ses mange-morts rôdent toujours et le ciel au-dessus de Poudlard s’assombrit. C’est une production qui mélange assez bien la psychologie infantile au spectacle grandiloquent, où spectres, zombies et poison ont encore la part belle.
Malgré un 2h30min bien tassé, on sent toujours la charcuterie scénaristique, surtout dans le fait de vouloir présenter tous les personnages déjà connus même si ce n’est que pour quelques secondes (Lupin, Hagrid, Queue-de-ver, Voldemort… Tsé!, Rogue… Évidemment!!) et cette (ré)introduction des rôles ne laisse que peu de place à la petite histoire du numéro 6. On sent les grandes lignes du livre, mais le soi-disant prince n’est que peu mentionné, si ce n’est qu’à la fin. Punch sans monté dramatique, donc sans éclat! De même pour la Grande finale qui n’émeut point, car plutôt précipitée. Par contre, la venue du nouveau professeur Horace Slughorn (joué par Jim Broadbent. Excellent!) permet d’alléger l’ensemble et d’ajouter une petite touche d’humour que le film a bien besoin.
Harry Potter et le prince de sang-mêlé n’est pas un mauvais film (mieux que les deux précédents, en tout cas!), mais ne me ralliera certainement pas au fan club de Rowling. Gentil! 3.5/5 max. par François Gauthier cinemascope@deltar.net