HOTEL TRANSYLVANIA/HOTEL TRANSYLVANIE
Monstrueux
Mais dans le bon sens! Cette petite gêne de dépasser les bornes est parfaite pour arrêter Sandler et sa gang d’aller sous la ceinture, registre que l’humoriste ne maîtrise que trop bien, car ce film d’animation s’adresse avant tout aux enfants. Bien entendu, les scénaristes (Peter Baynham et Robert Smigel) ne purent s’empêcher de mettre, çà et là, quelques blagues visuelles de pets et de rots, mais l’ensemble reste tout de même familial.
Hotel Transylvania est le parfait petit cours pour introduire aux plus jeunes les icônes du genre horrifique (Frankenstein, la momie, le loup-garou, l’homme invisible) qu’ils retrouveront plus tard sous des formes plus, écrivons, épeurantes. Voir une troupe de monstres faire ami-ami et vivre des vacances tranquilles est une histoire qui forme une base amusante et d’y introduire un humain branché permet au jeune public de s’identifier aux évènements qui pourraient plausiblement arriver. Le comte Dracula (Sandler) est un « control freak » qui gère un établissement hôtelier loin des regards indiscrets pour le bien-être de ses potes ET surtout de sa fille (Selena Gomez) (En fait, c’est plutôt une prison camouflée pour elle!) Il organise la fête de celle-ci, mais un ado égaré et insouciant (Andy Samberg) vient gêner ses plans. Certes, les amateurs purs et durs diront que le vampire n’avait qu’à l’bouffer, mais c’est un film pour tous, donc les quiproquos tournent autour des stratagèmes du comte pour dissimuler l’intrus. Idée astucieuse qui permet à Sandler d’utiliser ses dons vocaux pour autre chose que des blagues salaces. Les séquences impliquant la pléiade de monstres sont pour la plupart tordantes et l’histoire tient la route jusqu’à la fin, malgré la prévisibilité de celle-ci.
Réalisé par le Russe Genndy Tartakovsky, l’artiste s’est détaché de ses travaux télévisés aux graphismes plus schématisés (Dexter’s laboratory; Samurai Jack; Powerpuff girls; Star wars, clone wars) pour s’orienter vers un visuel plus éprouvé et plus accessible pour les enfants (et les parents les accompagnant. Hep!!) Les mouvements des personnages sont fluides (pour ne pas dire stressés) et l’action ne manque pas de rythme. Quant à la distribution vocale, comme je l’ai écrit plus haut, Adam Sandler s’en donne à cœur joie avec son accent slave et mérite que je lui redonne une petite claque dans le dos (surtout depuis qu’il nous a gratifié de Jack & Jill et That’s my boy. Ouille! Lire les rafales et les archives) Personnellement, j’ai eu un faible pour le loup-garou et toute sa marmaille (le paternel étant interprété avec détachement par Steve Buscemi.) Peut-être est-ce à cause de mon rôle de père (quoique mes filles ne soient pas énervées à ce point!??!)?
Tout le monde y trouvera son compte (sauf les fans du comédien principal qui cherchent des blagues de c*l!) Mettant en scène des monstres, Tartakovsky se permet même quelques sauts, juste pour nous rappeler qu’ils sont, à la base, des méchants (mettons!), mais rien pour empêcher les enfants d’avoir du plaisir.
Pour une nouvelle introduction à l’animation, Sandler a encore marqué des points. En tout cas, c’est plus réussi que son film de Noël, Eight crazy nights (Seth Kearsley, 2002) À quand le film sur Pâques? À voir les chiffres que la production engendre au box-office, j’ai plutôt l’impression que ce sera une suite qui se pointera… Tant mieux! Hotel Transylvania est drôle. Ça faisait longtemps que je n’avais pas ri à une comédie. 3/5 minimum par François Gauthier cinemascope@deltar.net