Critique de
THE INCREDIBLE HULK/L’INCROYABLE HULK
Rien à voir!
Non, vraiment, rien à voir… avec le film de Ang Lee, tourné en 2003 (Vous pensiez que j’allais le « blaster », n’est-ce pas? Ha! Ha! Ben, euh… Moi aussi!) Honnêtement, cette suite ne m’intéressait franchement pas pour des raisons évidentes mentionnées plus haut, mais un proche était TRÈS intéressé à le voir (il a aimé le premier, c’est tout dire! Un vrai fan, que je vous dis!) Donc, en bon « professionnel » que je suis, avec une encyclopédie à mes côtés, je me suis dis que : 1- ça va être « faite »!; 2- Ils ne peuvent pas faire pire que le premier; 3- Momo (c’est comme ça que le fan s’appelle. Ha! Ha! Adieu, anonymat!) allait me guider dans l’univers de Stan Lee et Jack Kirby. Donc, en gros, je n’avais aucune attente et c’était pour le mieux!
Le film de Louis Leterrier (Transporter 1 et 2; Unleashed) vire au quart de tour! Le réalisateur a décidé de faire table rase du précédent, ne le mentionnant que vaguement dans le film. Bye bye, les origines! Bonjour les problèmes! Le scénariste Zak Penn a misé sur la confrontation intérieure de Bruce Banner avec « son » monstre ET aussi sur la capture que s’est promis le général Ross pour les bienfaits de l’armée. Ce qui donne une sorte d’hybride entre le Fugitif et Dr. Jekyll & Mr. Hyde.
Mais le mérite revient en premier lieu aux studios Marvel qui ont récupéré leur bébé délaissé et ont décidé de lui redonner une chance. Pari d’autant plus risqué qu’aucun réalisateur digne de ce nom n’avait le goût de se casser les dents sur une suite de cette… disons, envergure! Même Leterrier n’était pas plus fou qu’un autre, mais « il n’y a juste qu’eux qui ne changent pas d’idée », comme on dit! Et la première bonne initiative du réalisateur fut d’engager Edward Norton pour personnifier le maigrelet scientifique Bruce Banner. Norton apporte au personnage une profondeur que les films de superhéros ont rarement. Autant il humanise Banner, autant il sait que la créature sommeille en lui. Son jeu est d’une justesse…! Deuxième bonne idée de Leterrier fut d’entourer son acteur de talent : William Hurt en beau-père et général entêté; Tim Roth en soldat plus grand que nature (il est tout simplement machiavélique!) et Liv Tyler en plante verte!!! Désolé, seul le personnage féminin a encore des ratés dans ce genre d’aventures, étant réduit à l’amour de l’autre et non à ce qu’elle est vraiment : une scientifique tenace et combattive.
Même si the Incredible Hulk ne réinvente pas la roue, force est d’admettre qu’il amène de l’eau au moulin des comics books. Tous ces clins d’œil insérés (le nom de Nick Fury dans le générique du début; la musique référentielle de Craig Armstrong), ces avenues entamées pour d’éventuelles suites (ex. : la naissance du Leader ou la présence d’un certain Tony Stark!) font du film un agréable moment de divertissement pour l’homo fanatus déçu. La marche était haute pour Marvel et Louis Leterrier et le défi est plus que gagné, dans les circonstances. Ils ont réussi à faire virer le vent de bord, maintenant, c’est à nous de faire confiance au monstre!!! En passant, les effets spéciaux de Rhythm & Hues sont particulièrement réussis, surtout dans la confrontation sur le campus et aussi, tant qu’à beurrer épais, la luminosité générale de la production est judicieusement choisie, étant dans des teintes grisâtres, fades, brutes, rappelant les origines de Hulk (Il était gris, à ces débuts! Utile, n‘est-ce pas, une encyclopédie sur pattes!!! Cré Momo!)
The Incredible Hulk est un bon retour aux sources. « Back to basics », comme qu’y disent!! J’ai presque hâte aux collaborations avec d’autres personnages! 3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net