Critique de

INGLORIOUS BASTERDS/LE COMMANDO DES BÂTARDS

Référen7iel!!

La page blanche!!  Pourquoi est-ce toujours à des moments cruciaux que cela m’arrive?  En plus de six ans de rédaction, rarement cela m’est arrivé et généralement, c’est parce que le film ne m’inspirait pas!  Avec Inglorious basterds, c’est tout le contraire!  On ne peut qu’être allumé et volubile devant une œuvre comme celle-là, que nous la trouvions nulle ou magistrale!!  Évidemment, vous saviez déjà mon point de vue face au film de Quentin Tarantino, il ne me restait qu’à mettre de la chair autour de l’os.  Lorsque je vous ai écrit d’attendre patiemment ma critique, il est bien vrai que je me tirais dans le pied!!  Dieu que ce fut difficile (et ça l’est toujours!)  Comment rendre justice à une fiction de ce genre, qui se rit de l’histoire avec un grand « H », qui rend hommage au 7e par répliques interposées, où toute la distribution est au diapason et dans un aura de grandeur (le jeu extraordinaire de Christoph Waltz en officier nazi n’est plus à souligner, gagnant sans équivoque de la palme à Cannes en 2009) et qui mélange intelligemment les genres, de l’horreur au drame politique en passant par le film de guerre (évidemment!) et le film noir!  Tarantino est un enfant du 7e et il fait un cadeau à sa maman.  Vive Noël!!!! 

La page blanche, le réalisateur ne semble pas connaître.  Une nouvelle fois, son scénario est habité, drôle, mordant et significatif.  Comme l’homme médiatique, volatile écervelé, son film recèle de moments d’anthologie scénaristiques, portés par des acteurs au sommet de leur art.  Il suffit d’entendre l’accent sudiste du lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) se la jouer italien devant un Nazi machiavéliquement charismatique et une actrice allemande tout en courbe pour se rendre compte de toute l’étendue de l’intelligence sournoise de Tarantino.  Et ce n’est qu’un petit exemple!  Contrairement à l’auteur de ces lignes, Quentin Tarantino ne semble pas avoir l’épineux problème de la page blanche, couchant sur papier les milliers de mots se bousculant à sa bouche, comme quoi, il sait ne pas tout garder en dedans!  Mon problème fut cérébral :  j’ai trop mijoté la recette en théorie et ne su coucher tout de suite mes trippes sur mon clavier.  Je voulais trop en faire pour le bien du film, car des œuvres comme Inglorious basterds, il ne s’en fait que trop peu!  Pour ceux qui on vu Pulp fiction (et vous êtes nombreux!), nous sommes 15 ans plus tard et il recrée le même esprit aliénant, cette « coolitude », ces enchevêtrements scéniques pour créer son univers, un univers surréaliste, qui pourrait très bien exister, car jouer avec naturel et décontraction par ses comédiens.  Tarantino sait qu’il maîtrise le médium comme pas un et sait aussi qu’au cinéma, tout est permis!  Alors pourquoi ne pas altérer l’Histoire et montrer un monde parallèle, SON monde! 

1941.  La France occupée.  Le colonel Hans Landa (Waltz) débusque du Juif, c’est son métier et un art!  Il fera de la petite Shosanna une orpheline vengeresse.  1944.  Le lieutenant Aldo Raine (Pitt) recrute des soldats juifs pour scalper du nazi.  Un retour de balancier.  Le commando des bâtards, comme ils se feront appelés par l’ennemi.  1944, à Paris.  Sous le pseudonyme d’Emmanuelle Mimieux, Shosanna (Mélanie Laurent) planifie, par l’entremise d’un héros de guerre allemand (Daniel Brühl), de faire tomber son courroux sur l’intelligentsia nazi regroupé dans son cinéma pour la première d’une œuvre pro-allemande de Goebbels.   Les bâtards, Landa, Shosanna et Hitler seront ensemble autour du feu!

Divisé en cinq chapitres, Quentin Tarantino fait monter les enchères à chaque réplique, à chaque scène  jusqu’au jouissif final.  Chaque plan de caméra est étudié, du plan américain subjectif où Raine et le sergent Donowitz, dit l’Ours (Eli Roth), découpe le front d’un soldat jusqu’au plan large de chirurgie interrogatoire de l’actrice Bridget von Hammersmark (Diane Kruger)avec le « docteur » Raine….  Des références au cinéma jusque dans les images (le Parrain et Frankenstein ne sont pas loin!!)  Mais il y a plus!  Il y a du divertissement.  Le film ne s’adresse pas juste au  cinéphile, mais aussi au profane affamé d’action et de comédie.  Pas besoin d’avoir une connaissance accrue du 7e pour apprécier Inglorious…  Seulement avoir une ouverture d’esprit et une bonne dose d’humour.  Tous les genres se visitent et se marient dans le Commando des bâtards.  Pour le meilleur et le…  Meilleur!  Aucun temps mort n’est permis, chaque mot est à entendre, car il peut être crucial pour le déroulement du récit.  Tarantino fait appel à notre intelligence et toutes nos facultés pour nous garder en éveil.  Ses années d’expérience derrière un stylo et une caméra lui auront permis de pondre de son œuvre la plus complète, permettant au réalisateur d’entrer dans l’Histoire.  Rien de moins!  Grâce à une fiction qui se fait son cinéma et qui se réfère allègrement au cinéma et qui place son apothéose dans un cinéma!  Quentin Tarantino ne se cache pas et signe son obsession cinématographique avec ce qu’il aime le plus faire! 

Voyez Inglorious basterds comme un cadeau offert au cinéma que le cinéma nous redonne avec sarcasme et hilarité.  Il est impossible de ne pas être indifférent au cinéma de Tarantino, même s’il parle souvent trop.  Ici, il a su encadrer sa verve!  Magique, magnifique, jouissif!  4.5/5 par « Fan »çois Gauthier cinemascope@deltar.net

N.B. :  Désolé pour les attentes créées par l’appendice précédemment mis en ligne, j’avoue moi-même que ma critique ne rend pas assez justice au film.  Finalement, c’est une lettre d’amour que je viens d’écrire…  Têteux que je suis!!!  PPPPfffffffff!!!!!!!  Hihi!!