Critique de

INSIDE OUT/SENS DESSUS DESSOUS
Sens uniques

Je suis sans mot.  Sans surprise, Pixar s’en sort encore avec sentimentalité et sensationnalisme.  Là, j’vais déjà m’arrêter ici, car je sens que cela pourrait devenir sans queue ni tête.  Mais quand même, c’était sensationnel!  Ok, Ok…  Stop!

Pete Docter et Ronaldo Del Carmen ont osé s’aventurer dans la jar à biscuits, là où Pixar puise ses idées :  la tête.  Quelle idée de génie!  Ainsi, ils vulgarisent en images les émotions les plus fortes de la personnalité humaine (joie, tristesse, peur, dégoût et colère) et créent, par le fait même, au moins deux films en un qui complètent l’autre.  Nous retrouvons une jeune fille de 12 ans bien entourée (parents, amis, passion, …) qui, du jour au lendemain, vit un changement drastique :  le déménagement.  Ses univers sont chamboulés (car ça travaille fort dans sa p’tite tête!), mais tente de la garder hors de l’eau et de rester positive, car l’émotion dominante est la joie.  Mais un imbroglio impliquant tristesse amène les deux émotions loin des quartiers généraux et le chemin de retour sera plus ardu que prévu, permettant au spectateur de s’émerveiller sur les quatre coins ronds de l’imaginaire pixarien.  Pendant ce temps, les trois émotions restantes tentent tant bien que mal de garder à flot la fillette, littéralement.

Encore une fois, les studios vont au-delà des attentes du public et nous surprennent dans le détour avec une histoire rocambolesque qu’ils ont pigé nulle part ailleurs que chez eux (soit les têtes de Docter, Del Carmen, Meg LeFauve et Josh Cooley).  À prime abord, cela pouvait être périlleux.  Comment présenter à des enfants, tout en restant divertissant et sans trop moraliser, une étape importante de la vie (soit le déménagement et ce que cela implique), tout en définissant des sentiments qui sont en corrélation, qui s’affirment et s’affinent avec l’âge.  Eh bien, les artisans ont réussi.  Non, ils n’ont pas réussi, ils sont allés au-delà des appréhensions.  Tout y est :  drame, comédie, action, frisson, rien ne manque et tout s’assemble.  Comment rester de marbre devant le sacrifice d’un ami ou feindre le rire devant deux parents et l’éducation de leur enfant (HAHAHA!  Le papa n’a que des « colères » le dirigeant.  « Priceless »!!!!) 

Mais le plus imaginatif est la définition de l’enfant, ce passage qu’elle vit et doit, un peu, subir.  Docter et Del Carmen montrent avec brio comment cela peut être vécu par la jeunesse et, par le fait même, comment cela peut la faire grandir.  La gestion des émotions.  Une superbe vulgarisation qui permet au jeune public d’enregistrer et de gérer les leurs.  Certes, certains passages sont plus destinés aux adultes (ils ne nous ont pas oubliés!) et quelques blagues peuvent ne pas être compris des enfants.  Mais jamais ils ne seront délaissés.  Bien au contraire, Pixar va prendre la main des parents et les ramener à l’enfance, à tout le moins, va chercher une parcelle du cœur d’enfant qui vit encore en chacun d’eux.  On est éblouis par tant de couleurs, d’effets, de lignes biens senties et au final, nous avons la même aventure que l’héroïne.  Vous vous surprendrez, à la sortie, à chercher votre émotion dominante et celle de votre entourage.  Encore mieux, vous chercherez à vous améliorer.  Inside up vous attrape, vous mêle, vous peaufine et vous laisse aller.  « Va, mon grand ».  Va vivre ta vie! »  Une lumineuse hypnose qui modèle son sujet, soit nous!  Comment font-ils, encore maintenant, soit 20 ans après Toy story, pour rester frais, divertissant, déroutant?  C’est la magie de l’imaginaire.  Ce studio doit être une vraie fourmilière de plaisir.  Elle va toujours de l’avant, elle suit son propre chemin et nous embarque pendant une « ride » de 2hres.  On roule un sens unique où il ne semble pas y avoir de cul-de-sac, mais que de belles aventures.  Juste wow!  J’ai le sentiment qu’Oscar n’est pas loin!!!  4.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net