Critique de

IRON MAN III
Bébelle ou Babel?

La meilleure idée de Jon Favreau fut de céder les rennes de la réalisation à quelqu’un d’autre.  Non pas qu’il ait fait un mauvais travail sur le second volet (Jon a les épaules larges, littéralement, mais de là à lui imputer toutes les erreurs commises d’Iron man II), le comédien et scénariste Justin Theroux en est le principal fautif (lire archives critiques).  Non, Jon est un ange.  Humble, intelligent et intéressé.  Humble, car il faut du cran pour laisser un projet de cette envergure, avec cette exposition.  Intelligent, car il reste tout de même dans les parages en tant que Happy Hogan, le garde du corps (puis comme soutien technique au remplaçant à la réalisation).  Puis intéressé, car justement il reste, ce que tout fan de l’univers des Marvel ferait (Ben quin!!)

En cédant sa chaise, Jon fait une fleur aux amateurs.  Du sang neuf!  Voilà ce dont avait besoin l’Homme de métal.  Et la meilleure idée des studios fut d’embaucher le fantomatique scénariste Shane Black, celui qui écrivit des perles telles Lethal weapon (1987), the Last boyscout (1991) et Last action hero (1993) (Bon, c’est lui aussi Long kiss goodnight (1996), mais ça n’aide pas ma cause…!!!)  Depuis ce temps, Black est absent.  Mystérieusement absent.  Il a bien tourné et scénarisé  l’obscur et sous-estimé Kiss kiss bang bang en 2005 (lire archives rafales), mais sinon rien depuis des lunes.  Une chance, d’ailleurs, qu’il ait tourné ce dernier, car il a fait affaire avec l’excentrique Robert Downey jr. et des liens se sont forgés.  Il faut sûrement beaucoup de doigté pour tourner avec Robert quand on connaît l’homme médiatique.  L’acteur semble « surprenant », mettons, et Black a trouvé les bonnes cordes à jouer avec celui-ci.

Ce qui lui confère une aura de génie!  Sans le savoir, Shane Black, en 2005, jouait aux échecs avec le cinéma et, huit ans plus tard, vient de gagner la partie.  Iron man III est son bébé.  Bien entendu, Downey jr. a un immense rôle à jouer, mais Black, connaissant l’acteur, l’a cerné et l’a manipulé avec soin.  Tony Stark et Robert Downey jr. ne faisant qu’un, le réalisateur/scénariste a peaufiné une histoire béton pour cette troisième aventure.  Il est allé creuser dans l’armure!  L’homme derrière le masque.  Ce nouvel opus est une suite directe aux Avengers (J. Whedon.  2012), où Stark est passé à deux doigts d’y laisser sa peau.  Depuis, il carbure aux nouvelles armures pour tenter d’oublier les extra-terrestres et autres forces occultes.  Il se rend tout à coup compte que l’univers est plus vaste qu’il ne le croyait.  En gros, il disjoncte un peu!  De plus, ses anciennes frasques de milliardaire lui reviennent à la gueule.  Son passé resurgit en la belle biologiste Maya Hansen (Rebecca Hall) et le nouveau playboy scientifique Aldrich Killian (Guy Pearce).  En plus d’une nouvelle menace terroriste en le Mandarin (sir Ben Kingsley), « ZE » vilain parmi les vilains dans l’univers bédéesque d’Iron man.  Demandez aux fans, vous verrez!?!  Ya aussi sa douce Pepper Potts qu’il délaisse et son « chum » James Rhodes qui prend du galon avec le nouveau titré Iron patriot (ancien War machine).

Beaucoup d’éléments que Black manipule avec intelligence et diligence.  D’ailleurs, il fallait du « guts » en coc**n pour écrire une twist de la sorte que moi-même n’est pas vu venir!!!  Pas sûr, par contre, que tous les amateurs seront heureux de voir ce qu’ils vont voir.  Personnellement, c’est une idée de génie, mais…  Chacun ses opinions!  Mais qu’on soit d’accord ou non avec cette « manipulation » de l’univers de Marvel (j’en fais, du mystère, hein?!  HAHA!!), reste que Shane Black assure visuellement.  Côté texte, j’avais confiance (lire exemples susnommés), c’était la grandeur de l’entreprise qui me titillait un peu pour le cinéaste qui en est seulement à sa deuxième réalisation, la première étant plus sobre.  Écrivons plutôt « moins pétaradante et grandiloquente ».  Résultat?  Chapeau bas.  Ça a de la gueule, même qu’il y va plus fort que les deux premiers.  Certains personnages sont, écrivons, très intéressants!  Mais Black n’oublie jamais le mandat premier, c’est-à-dire présenter Tony Stark sous un jour nouveau.  La majorité du film nous présente l’homme et non la carapace, mais comme tout amateur, il se reprend de belle façon dans une finale gargantuesque.  Frissons garantis (hihi!)  Mais le plus intéressant est cette vision de l’Humanité et cette recherche de grandeur que Black et son coscénariste Drew Pearce (‘faut aussi lui donner des fleurs!) ont conféré aux personnages.  Où s’arrête cette recherche scientifique?  Quel est le véritable but visé?  Telle la Tour de Babel, l’Homme (selon les scénaristes) cherche à dépasser Dieu et à rivaliser avec…  Lui-même.  Méchante psychanalyse que voilà, mais ne vous inquiétez pas, l’action prend sa place aux bons moments.

Qu’écrire de plus?  Rien.  Je suis bouche bée.  Flabergasté.  Émerveillé.  Le parfait mélange action, humour, humanité, effets spéciaux.  Peut-être un peu violent, mais étant le film de Shane Black, je lève mon chapeau qu’il ait eu le cran de tourner SON film, sans compromis.  Une chose est sûre, c’est loin d’être familiale, même si Stark travaille en collaboration avec un enfant à un certain moment donné!!!!!!  Iron man III est un digne successeur aux Avengers et une bien meilleure suite que le deuxième. 

Iron man III n’est pas juste un petit joujou, une « bébelle ».  C’est une production solide, efficace, drôle, poignante et surprenante.  Yahou!  4/5 minimum par François Gauthier cinemascope@deltar.net