Critique de

IT/ÇA
J’ai aimé ça!

Hihihihiihiihihi (rire espiègle d’un gars qui trouve sa joke drôle et originale)!!!!  Ben quoi?  Avec l’été qu’on vient de passer, ‘faut tout de même admettre que ce « revamp » d’un roman devenu culte à cause d’une série télé qui a mal vieillie met un baume sur les cœurs des cinéphiles ET cinévores en mal de sensations fortes.  La production de l’Argentin Andy Muschietti (Mama) ramène au goût du jour un des auteurs d’horreur les plus prolifiques du 7e (aka Stephen King, pour ne pas le nommer) sans tomber dans la surenchère et la redite.  « J’ai aimé « ça ».  Ça = It!!!  Huhuhu (rire jaune du gars qui explique une joke poche que tout le monde a compris!)

It fait la job!!!  Sans vendre le punch du début (que tous connaissent de toute façon et qui met la table pour une montagne russe d’émotions stressantes!), on assiste au B.a.-ba du film d’horreur classique qui a saisi l’essence même du genre, soit faire peur sans trop montrer.  Évidemment, vivant à l’ère d’une technologie qui prône la vitesse à la patience, Muschietti ne nous lâche pas et nous donne des sauts à une bonne fréquence, ne laissant reposer le spectateur que quelques minutes à peine.  N’ayant lu le roman (et me fiant à mon entourage me disant que cette adaptation est assez fidèle au livre), j’admets que ce « It » mettant en vedette Pennywise (le fameux clown qu’a immortalisé l’acteur Tim Curry et vice-versa) a tous les ingrédients du succès :  de la tension, de l’horreur, de l’identification, une histoire forte et complexe (sans être trop précise, car un 2e tome est prévu) et une distribution attachante.  Regarder It, c’est nous rappeler notre enfance lorsqu’on vivait en clan fermé (peu importe le bord où l’on se trouvait) et qu’un obstacle se présentait.  Le groupe se rallie toujours.  Pour ceux qui ont vu le film Stand by me (de Rob Reiner.  1986.  Aussi écrit par King), It est sensiblement la même chose, avec une entité paranormale en boni.  Mais contrairement à la vieillotte série télé, cette première partie tente d’informer le public du pedigree du vilain et des anti-héros (car ce sont des exclus, des « losers » dans le jargon estudiantin).  Les scénaristes Chase Palmer, Cary Fukunaga et Gary Dauberman mettent de la chair autour de tous les os et de ce fait, permettent au spectateur d’apprécier une expérience autant intellectuelle que viscérale.  On s’entend, It 2017 est loin d’être une thèse sur le comportement adolescent, mais personnellement, j’ai eu le sentiment que la nouvelle génération de jeunes spectateurs sera marquée par ce film d’ado nouveau genre.  On est en 2017, les jeunes vivent à l’ère du numérique.  Ils ont donc tout vu, tout entendu et It est dans leurs cordes, soit « identifiable » et visuellement marquant. 

Bravo au chef de « casting » pour le choix de la distribution, que des stéréotypes de « perdants » qu’on ne peut qu’aimer.  Seul Jaeden Lieberher a un peu de bagage cinématographique (St.Vincent; Playing it cool; Midnight special; the Book of Henry), en chef de groupe cherchant son frère disparu.  Quant au clown, les souliers étaient énormes à chausser, car malgré la pauvreté du téléfilm, tous se souviennent de la performance de Curry en Pennywise (dans la même veine du Joker :  Jack Nicholson/Heath Ledger.)  Oui, oui!!  Le jeune Bill Skarsgard est machiavéliquement époustouflant.  Chaque apparition donne froid dans le dos!  J’ai un ami, Jeff (t’es nommé, haha!) qui lui donnerait un oscar pour sa prestation.  Bon, j’admets que l’année est pauvre, mais à ce point?!  Peut-être une nomination au meilleur acteur de soutien?!  Mais il vrai que le fils de Suédois Stellan est intense (acteur de père en fils.  Hep!)

J’ai mentionné le bon travail de Muschietti?  Parfait.  C’est surtout grâce à lui si ce It se démarque du précédent.  Bon, il ne faut pas mélanger des pommes et des oranges, tout comme il faut se mettre dans le contexte.  La première version date de 1990 et était télévisuelle (donc au budget restreint).  La nouvelle version a déjà une multitude de fans accrochés, un budget substantiel et pas d’annonces (vous savez?  Le petit punch d’avant la pub pour nous garder en haleine?!  Eurk…)  Ici, ya pas de repos ou presque.  La tension est en crescendo, avec des sauts à l’avenant jusqu’à une finale ouverte (pas de surprise ici, on sait tous que les héros vieilliront et reviendront).  C’est d’ailleurs le gros défi du réalisateur (qui a signé pour la suite.  Bonne chose, car on ne change pas une recette gagnante!) :  garder l’esprit qu’il a établi, même si la distribution et l’action sera une génération plus tard.  Muschietti et ses scénaristes devront respecter ce qu’ils ont installé, soit un film plutôt « vintage » (on s’entend!  Ya quand même beaucoup d’effets spéciaux, tous réussis d’ailleurs!) où les personnages sont priorisés. 

Mais revenons à nos moutons!  It est un très bon film qui remplit son mandat premier :  nous faire ch*er dans nos culottes.  La bonne vieille méthode renippée!!!  J’ai aimé ça, hahhahaha….  Euh?!  Ok, ‘scusez…  3.5/5 par François Gauthier cinemascoper@deltar.net