JUPITER ASCENDING/L’ASCENSION DE JUPITER
La guerre des clones
On assiste présentement à l’expérience Star wars 2e série (celle de 1999 et plus, tsé!?!), c’est-à-dire que les Wachowski font un George Lucas d’eux-mêmes. Ils semblent incapables de s’éloigner de leur œuvre phare (et seule excellente production de leur filmographie, j’ai écrit, vous l’aurez deviné, la Matrice). Certains mentionnerons qu’ils ont pondu de Cloud atlas en 2012 (Oui, mais Tom Tykwer travaillait de concert avec monsieur et madame). Certes, j’admets que Cloud atlas était satisfaisant (lire archives rafales), mais restait tout de même dans le même registre. Avec Jupiter ascending, retour à la case zéro! Même moins… On est à la limite d’un ramassis de clichés de science-fiction que les Wachowski ne semblent guère gênés de montrer.
Visuellement époustouflant, le frère et la sœur ne se sont par contre pas vraiment forcés le « pêteux » pour créer des personnages forts, préférant s’attarder à l‘image infographique. En gros, Jupiter ascending est un Cendrillon du futur qui se cherche un but dans la vie. Cela peut vous paraitre réducteur, mais si vous cherchez un semblant de profondeur dans l’histoire imaginée par les cinéastes, vous serez vite déçus. Jupiter (Mila Kunis) est une reine extra-terrestre-en-devenir-qui-ne-sait-pas-qu’il-y-a-un-monde-au-delà-de-la-stratosphère-qu’un-preux-chevalier-mercenaire (Channing Tatum) tentera-de-sauver-des-griffes-d’une-famille-de-mégalo-cherchant-le-contrôle-de l’univers (mené par Eddie Redmayne). Voilà! 2h07 plus tard, vous aurez assisté, impuissant, à un nombre insoupçonné de références et de stéréotypes et vous vous demanderez si vous avez vraiment aimé, vous demandant si the Matrix 1 était juste un extraordinaire et incroyable coup de « luck ».
Je comprends mieux maintenant le pourquoi du délai de sortie de la part des studios, ceux-ci cherchant à maximiser leur investissement en sortant la production dans le creux de l’hiver. Jupiter ascending ne faisait pas le poids en tant que blockbuster estival et, encore ici, il peine à rassembler les foules. C’est d’ailleurs compréhensible. Outre les lacunes mentionnées, la distribution sonne fausse, surtout Redmayne en « big » vilain. Il doit se promener avec un sac de papier sur la tête d’avoir tourné Jupiter… alors qu’il est en nomination pour sa magnifique performance du physicien britannique Stephen Hawking dans the Theory of everything (lire la rafale). C’est le jour et la nuit. Quant à Kunis et Tatum, ils sont poseurs que c’en est frustrant!! Il y a aussi la musique oppressante, pompeuse et minimaliste de Michael Giacchino, où seuls deux thèmes plus ou moins bien manipulés nous rabâchent les oreilles. Le compositeur est une saveur du moment à Hollywood (Dawn of the planet of the apes; Star trek into darkness; Mission : impossible 4) et surfe sur son succès pour accepter les offres qui lui permettront de se hisser dans les hautes sphères du milieu. J’avoue que de voir arriver les Wachowski avec une offre, je n’hésiterais que peu. Mais le résultat n’y est pas (et je n’écris pas dans le beurre. J’ai la trame sonore de 2 cds pis c’est péniblement long en ciel!!! Peu de coups de cœurs auditifs.)
Il faut donc se contenter de regarder défiler les séquences d’action parfaitement contrôlées, avec moult effets et pétarades d’usage jusqu’au grotesque et prévisible épilogue. Si le film n’avait été signé des mains des Wachowski, peut-être que j’aurais été un peu plus indulgent. Mais quand on regarde ce qu’ils ont fait depuis 1999, ben… Ya pas de quoi se féliciter! Speed racer? Coudonc!
L’ascension de Jupiter est la descente des Wachowski. 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net