LE PETIT NICOLAS
50 ans et toutes ses dents de lait
Je ne sais pas ce qui m’a poussé à voir le film de Laurent Tirard!? Peut-être est-ce le nom de René Goscinny attaché au projet ou bien le fait que le réalisateur est tourné auparavant un film désacralisant Molière de belle façon?
La bande dessinée « le Petit Nicolas » ne m’a pas affecté culturellement, vu son âge. Je l’ai connu sur le tard, à cause de l’intérêt que je portais pour son auteur. Alors, pourquoi une adaptation si tardive? Allez savoir… Mais mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas? Tirard, Alain Chabat et Grégoire Vigneron ont fait un travail colossal de dépoussiérage scénaristique, tout en respectant l’esprit de Goscinny et Sempé (le dessinateur de l’œuvre originale). Le Petit Nicolas, le film, respire l’enfance!
Le premier constat va sur la distribution infantile. Le casting au complet est de première classe. Chaque enfant a une bouille inimitable et caractéristique à la BD de Sempé/Goscinny : Clotaire, Eudes, Alceste, Agnan, Rufus, Geoffroy et bien entendu, Nicolas alias Maxime Godart. Il est sublime de naturel! En fait, ils sont tous à croquer! Pareil pour les adultes, qui semblent s’amuser comme des petits fous, à commencer par les parents de Nicolas, joués par Kad Merad et Valérie Lemercier.
Pour revenir à l’esprit de la bande dessinée, les scénaristes ont eu l’intelligence de ne pas infantiliser l’histoire, mais plutôt de se mettre à leur niveau. Nuance! Lorsqu’ils réfléchissent tout haut, les enfants ont des réflexions d’une naïveté et d’un humour propre à la jeunesse. L’espièglerie, voilà LE mot qui transpire du film le Petit Nicolas, qui le définit le mieux. L’idée de faire disparaître la future sœur de Nicolas n’est que prétexte à voir le groupe de jeunes sous les projecteurs. L’histoire en soi n’a pas de véritable intérêt, ce sont les personnages se découvrant à nous qui nous garde fixer à notre siège. Les voir comploter, mentir, rire, figer devant une fille, nous rappelle que nous sommes, nous aussi, passés là.
Évidemment, de mettre l’action à l’époque des aventures littéraires du héros (les années ’50) donne un cachet de plus à la production. La reconstitution est minutieuse et lumineuse, nous rappelant que le personnage central est tiré avant tout du 9e art! Le petit Nicolas tout de rouge, ses copains dans des tons grisonnants, la cellule familiale en bleu et rose (l’homme et la femme… Hé!) Des stéréotypes, des clichés subtilement utilisés par Tirard pour rendre hommage aux auteurs du héros et ne pas vexer les amateurs non plus!
Le Petit Nicolas est le film parfait pour la famille : drôle, touchant, intelligent, divertissant. Les gags fusent et certaines blagues frappent!!! (Pauvre Agnan… HAHAHAHAHAHA!!!! Celle-là était punchée!) Franchement délicieux! 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net