Un conte simple et efficace
Critique de
THE/LE VILLAGE
.Est-ce que Shyamalan
peut rater son coup? Pour le moment, il tient le fort, malgré
son troisième plus linéaire (Signs). Avec Le
village, il fait l'allégorie (quelque peu simpliste)
du bien et du mal; du conflit des générations;
de l'amour-gagne-de-tout; que l'Homme est une bête pour
lui-même. Et avec brio. Certains diront que c'est facile,
dépourvu d'intérêt à ce qui attrait
à l'histoire. Moi, je réponds que dans le monde
fast-food où nous vivont, vaut mieux être direct
et efficace que tordu et manipulateur. Shyamalan (qui produit
et écrit aussi) a ce don de nous parler honnêtement
par l'image tout en y mettant du piquant. Tous ces films ont
une surprise et une fin imprévisible. Celui-ci est
peut-être plus simple par le message lancé: malgré
les avertissements, le pouvoir de l'amour triomphe toujours,
même si les intentions des lois sont louables, mais
restrictives.
Nous nous retrouvons
donc dans un village du 19e siècle, avec une population
vivant dans l'harmonie et la crainte, la crainte de créatures
invisibles qui vivent dans les bois entourant la bourgade.
Des lois sont écrites pour que règnent la paix
entre eux et les villageois. Sauf qu'un jeune homme téméraire
du nom de Lucius Hunt (excellent Joaquim Phoenix) désire
aller au-delà des bois pour rejoindre la "ville",
une entité inconnue des jeunes et maintenue secrète
ainsi par les anciens, dont Edward Walker (aussi excellent
William Hurt, que l'on voit malheureusement peu au cinéma!)
Une idylle naît entre Lucius et la fille aveugle (mais
éclairée) de Walker (joué avec brio par
Bryce Dallas Howard. Il faudra la surveiller celle-là!)
qui ne fait pas l'affaire du fou du village (Adrien Brody,
excellent lui avec! J'vous l'dis: 'sont tous bons!) Lucius
défiera une des lois, ce qui entraînera des conséquences
désastreuses pour lui et le village en entier. J'en
n'écris pas plus, car la surprise est intéressante
(peut-être divulguée rapidement, mais le réalisateur
a plus d'un tour dans son sac!)
Franchement, je suis
un fan! J'avoue par contre que , contrairement aux précédentes
oeuvres du cinéaste, celui-ci est plus languissant,
voire atmosphérique. Mais c'en est tout le charme justement.
Il crée une ambiance qu'à partir de non-dits;
d'images furtives; d'une musique oppressante (du compositeur
James Newton Howard). Tout l'intérêt est dans
la simplicité visuelle. N'est-ce pas cela que le cinéma?
Un divertissement avant tout? Si on a droit en plus à
un message clair et juste (malgré le "tèteutisme"
de celui-ci: "viva l'amour!" ), j'vois pas d'problème
avec cette quatrième fiction du prochain Hichtcock
(Ok, j'pousse loin, c'est vrai! Mais c'est juste pour faire
allusion à ses apparitions dans ses films!! J'trouvais
ça cute!) Mais ya du talent, c'est indéniable!
Oui, c'est une autre réussite du créateur du
Sixième sens. 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net