LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES D’ADÈLE BLANC-SEC
Comme le vin!
La dernière production de Luc Besson est exactement comme un « piquette » qu’on trouve sur les étagères d’une épicerie : la bouteille a une belle étiquette, la couleur est lumineuse, la robe semble douce. On en prend une gorgée pis c’est sec et raide comme le Sahara.
D’ailleurs, les jolies aventures de madame débutent là-bas, en Égypte, « bicôse » elle doit ramener une momie-médecin vieille de 4000 ans pour sauver sa sœur dans un coma, pour cause d’aiguille dans l’front! Évidemment, pour réveiller ladite momie, il faudra demander à un vieux singe expert en la matière qui, de son côté, a fait éclore un ptérodactyle (rien qu’ça!) et qui doit le maitriser par la pensée. Bon, j’ai l’air un peu amer comme ça, mais le contenant est satisfaisant dans la mesure où on accepte l’absurde de la situation, situation tirée d’une bande dessinée illustrée par Jacques Tardi dans les années ’70 (et quelques autres qui suivirent!) Besson ayant l’âme d’un enfant, il était capable d’en soutirer le ludisme et la fantaisie (Ses œuvres familiales en font foi : les Minimoys, les Taxi, le 5e ). Visuellement, le film les Aventures extra… est très beau. Le problème, comme souvent avec l’auteur du Grand bleu, réside dans le développement des personnages. Adèle Blanc-Sec est antipathique! Eh oui! Sa comédienne, la jeune Louise Bourgoin, n’a aucun charisme et ne dégage guère une aura à la Harrison Ford ou, au pire, à la Brendan Fraser (Ayoye, n’est-ce pas?!) La pauvre enfant déambule scène après scène au travers d’autres rôles secondaires, soit vides, soit fades jusqu’à la finale heureuse (Ben quin!) Il y a bien la séquence égyptienne dans le Louvre, où les momies se coltinent la sœur comateuse pour ensuite aller faire un tour dans Paris, mais pour le reste, on est laissé en appétit question substance psychologique.
D’accord! Je suis d’accord, le but premier du film à Besson était de divertir, ce qu’il réussit en partie. L’ensemble défile à vitesse grand V, mais les moments de repos sont plutôt puérils (l’amourette; le flashback explicatif de l’aiguille dans l’front;…) Ma pensée, comme toujours avec Besson, est que le film est « gentil et facile »! Par contre, s’il veut nous passer tout le « vignier », il a intérêt à augmenter la dose d’alcool s’il veut me convaincre de la qualité du produit (ou travailler sur ses personnages! Mais comme disait un certain chanteur : « Travailler, c’est trop dur! Et fumer, c’est pas beau! ») Mouais… 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net N.B. : Pauvre Mathieu Amalric en Dr Belloq… Euh... Je veux dire en prof Dieuleveut. Souhaitons-lui bonne chance!