Critique de

LOGAN
La boucle est bouclée…

… Et ce n’est une surprise pour personne, alors que depuis quelques années déjà, Hugh Jackman n’a pas arrêté de mentionner que Logan serait sa dernière personnification du rôle qui l’a mis sur la map!  Pour être honnête, j’espère qu’il reviendra sur ses paroles, à tout le moins, qu’il réapparaisse dans des caméos (dont une rencontre avec Deadpool serait des plus appréciés des amateurs).  Mais si c’est vraiment le cas et que Logan soit le chant du cygne de l’acteur, le film de James Mangold (Walk the line; the Wolverine; 3 :10 to Yuma) est une excellente façon de clore la trilogie. 

On est en 2029, quelques années seulement après la finale « heureuse » de Days of future past et James Logan vit anonymement aux frontières du Mexique et des États-Unis.  Conduisant une limousine pour arrondir ses fins de mois, il tombe sur une insistante cliente lui révélant l’existence d’autres mutants, alors que l’espèce est en grand déclin suite à la maladie du professeur Charles Xavier (Ben quin que j’vais vous révéler « quèque » chose!!!)  D’ailleurs, suite à cette compromettante information, des vilains apparaissent et obligent Wolverine à sortir ses griffes une dernière fois, pour sauver une jeune mutante ayant les mêmes facultés que lui. 

Le plus appréciable de cette dernière aventure est le côté humain que les scénaristes Scott Frank, Michael Green et le cinéaste Mangold ont privilégié (adapté des BDs Old man Logan, Mutant massacre, X-23 et the Death of Wolverine).  Ils s’attardent beaucoup aux émotions des personnages et aux implications de leurs actes passés, présents et futurs.  D’ailleurs, on sent, surtout de la part de Jackman et Patrick Stewart (qui interprète Xavier tsé, au cas où vous reveniez du désert de Gobi!!!), beaucoup de respect pour leurs rôles respectifs et aussi beaucoup de compréhension de ceux-ci.  Leurs développements psychologiques se font depuis maintenant 17 ans (et près de 10 productions), on comprendra donc que les deux acteurs sont dans leurs pantoufles.  Malgré tout, ils ne prennent rien pour acquis, faisant confiance à la vision du cinéaste.

James Mangold avait une idée bien arrêtée pour cette épilogue:  un drame loin des standards des films de superhéros.  Il a tourné un hommage au western.  Plusieurs plans de caméra sont de gros cadrages sur les visages; sinon, de grands panoramiques.  Sans compter les nombreuses références au genre (le visionnement du classique Shane; des images désertiques; le thème du loup solitaire aidant la veuve et l’orphelin (quoiqu’ici, la p’tite est loin d’être à court d’arguments et de griffes!!!!)  Le film est quelque peu lent, permettant l’intrusion dans la psyché des caractères, mais le réalisateur sait se faire aimer et/ou détester et lorsque les séquences d’action se pointent, elles sont enlevantes.  Par contre, certaines scènes sont très graphiques, mêmes un peu trop et détonnent de l’ambiance générale.  Je comprends que Mangold voulait faire un film à la hauteur de l’agressivité du personnage central, mais de là à souligner à grands coups de lames d’adamantium dans l’front, ça laisse un arrière-goût un peu amer.  Encore plus lorsque lesdits coups viennent d’une enfant de dix ans.  Malaise! 

Mais ce n’est que de ça (banalisation de la violence.  Je sais…!) et le film Logan est aisément le meilleur de la trilogie.  Il se place d’ailleurs facilement dans les meilleures adaptations de « comics », à cause de son côté réaliste et humain.  Évidemment, si vous vous attendez à de gros et tonitruants esclaffes visuelles, vous serez déçus.  On est plus ici au niveau de l’homme et de ses remords.  Personnellement, cette approche me satisfait amplement!  Pis Hugh Jackman y est une dernière fois solide en Wolverine vieillissant.  Petit snif…  4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net