LONE SURVIVOR/LE SEUL SURVIVANT
Patriotisme, quand tu les tiens!
(Il tient quoi, selon vous??!!)
L’acteur devenu réalisateur Peter Berg revient à ses anciennes amours, c’est-à-dire le drame de guerre. Peut-être voulait-il nous faire oublier l’exécrable adaptation du jeu de table Battleship? En tout cas, il ne l’a pas TROP oublié, car il a fait revenir l’inintéressant comédien Taylor Kitsch qui, pauvre homme, cumule les navets ou devrais-je plutôt écrire les flops (soyons indulgents!!!), tels le susmentionné, John Carter, the Covenant, X-men origins : Wolverine, Snakes on a plane et/ou John Tucker must die (Mon Dieu Seigneur doux Jésus…)
Pourtant, Berg avait su nous surprendre en 2007 avec the Kingdom, une production mouvementée qui s’attardait à une enquête, par des agents gouvernementaux, au Moyen-Orient. Sans oublier les plus qu’honnêtes Friday night lights (2004) et Hancock (2008). Alors, pourquoi arrêter son choix sur le livre autobiographique du soldat rescapé Marcus Luttrell, sinon pour retrouver la faveur d’un certain public misogyne et redneck? Désolé d’être si direct, mais son Lone survivor ne fait que l’apologie du patriotisme américain à outrance, où les Arabes sont, pour la plupart, de véritables bouchers et que les soldats envoyés au front, des messagers libérateurs. Sans rien enlever au drame que Luttrell vécut, le film de l’ancien comédien ne présente que des archétypes de soldats. Déjà, dès les premières images, le réalisateur installe ses « héros », un groupe tout ce qu’il y a de plus cliché comprenant un chef, un nerd, un père de famille et un fanatique. Les acteurs les interprétant faisant ce qu’ils peuvent avec le texte qu’ils ont, on a droit aux punchlines stupides et puérils des « bons-gars-jusqu’au-bout ». Pourtant, outre Kitsch (qui n’en fait pas trop, quand même!), on a de bons comédiens à se mettre sous la dent : Ben Foster, Eric Bana, Emile Hirsch et même Mark Wahlberg qui passe le test.
On voudrait s’attacher aux personnages que la distribution interprète avec conviction (même si peu convaincante), mais le scénariste-réalisateur-acteur Peter Berg ne parvient pas à approfondir les rôles qu’il a mis sur papier. Quant à Wahlberg et sa gang, ils sont dans leurs pantoufles avec ce genre de caractères unidimensionnels (même si certains d’entre eux ont déjà eu plus substantiel. Lire Foster, Hirsch et Bana). Ils n’en font pas trop et leurs soldats de pacotille trouvent des morts atroces qu’un acteur aime jouer à l’écran. Au ralenti en plus! Ça et appuyer sur le bobo, c’est du pareil au même…
Lone survivor serait indigeste si ce n’était de la tentative tardive de la récupération patriotique outrancière. Les Arabes ne sont pas tous des Talibans. HHHHHHooooouuuuuuuuuuu!!!!!! Surprise! Le dernier droit, qui permet à Berg de se rattraper, aide à Lone Survivor de rester à flot. Tout comme les scènes de chutes répétitives à travers la montagne, où les soldats sont « barouettés solide »! Elles sont efficaces, un peu redondantes et appuyées, mais bien tournées.
Mais ce n’est pas parce que c’est une histoire vécue que nécessairement cela fera un bon drame. La production sonne trop « appel aux armes » pour être prenant. Elle rappelle d’ailleurs énormément Act of valor qui connut un succès public respectable en 2012, mais qui ne faisait pas non plus dans la subtilité. Lone survivor est encore plus souligné!
Des films de guerre, Hollywood s’y connaît que trop bien. L’Amérique aussi semble vouloir purger ses fautes (comme l’Allemagne avec son WWII) et le cinéma est un bon palliatif. Il y a des réussites (Apocalypse now, Deer hunter, Hurt locker et bien d’autres) et il y a Lone survivor…
Ben coudon! 2/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net