Critique de

MISSION : IMPOSSIBLE - GHOST PROTOCOL/MISSION : IMPOSSIBLE - PROTOCOLE FANTÔME
La chasse est ouverte

Une autre mission dignement remplie de la part de Tom Cruise.  L’acteur a le don de donner la chance aux bonnes personnes, pas seulement pour ses propres intérêts, mais celui du public (qui le nourrit, quand même!!)  Cette fois-ci, c’est sur Brad Bird que le producteur Cruise a arrêté son choix.  Première réalisation « réelle », après les excellents films animés Ratatouille et Iron giant (j’ai omis volontairement Incredibles.  Chacun ses goûts…), Bird remplit le mandat exigé :  créer une production incroyablement impossible (hé!) démarrant cette quatrième mission sur les chapeaux de roue en Russie pour ne plus s’arrêter, même pas une expiration, nous dirigeant vers une finale explosive pour les habitants américains (évidemment!)  Une nouvelle guerre froide se crée.

Les scénaristes Josh Appelbaum et André Nemec jouent amplement sur les craintes du moment :  les armes nucléaires qui semblent pulluler au travers des nations et sur les fameux terroristes travaillant pour leur propre compte.  Mais le plus savoureux est d’avoir respecté les origines de la série-télé avec pas une, mais plusieurs missions impossibles qui cheminent vers le point culminant, c’est-à-dire « Ze big » méchant russe (Michael Nyqvist) et sa valise de contrôle nucléaire.  Chaque opération de la troupe d’Ethan Hunt est une séquence poussée au possible, pour le moins plausible, mais généreusement amusée.  Appelbaum et Nemec ont réussi à intégrer une dose d’humour dérisoire qui permet aux acteurs de rire d’eux-mêmes, Tom le premier.  Se prenant beaucoup moins au sérieux que dans les précédentes moutures, l’acteur insuffle à son personnage un regain d’énergie et d’autodérision.  Bien entouré, c’est tout de même Simon Pegg qui vole le show à chaque présence, grâce à sa bouille et ses répliques souvent naïves, le comique de service en somme! 

Pour la petite histoire, Ethan Hunt s’évade d’une prison russe pour aller chercher des informations ultrasecrètes au beau milieu du Kremlin.  Un guet-apens plus tard, il doit, avec l’aide de sa nouvelle équipe, trouver l’auteur de l’attentat envers la maison rouge, car officiellement, il est un traître à la nation et démis de ses fonctions (d’où Protocole fantôme!!), ce qui les mènera à Dubaï et Mumbai, entre autres. 

Pour apprécier pleinement M : I 4, il faut laisser de côté la raison.  Pas nécessairement à cause des missions périlleuses en soi (le titre le dit, donc…!), mais plutôt parce que certains détails scénaristiques titillent l’esprit (ex. : Personne ne voit un homme grimper, de l’extérieur, le plus haut gratte-ciel vitré du monde ou un ministre américain (Tom Wilkinson) est tué en terre russe par des policiers russes et personne aux States n’est offusqué ou Hunt est désavoué et le gouvernement américain ne cherche pas à le retrouver???)  Grâce à la magie du cinéma, ces détails sont enfouis sous une tonne d’adrénaline bien calibrée qui permet au spectateur de ne pas réfléchir et d’absorber, tel un épileptique, l’action ininterrompue.  Bien sûr, visuellement, tout est attrayant, des acteurs aux décors en passant par les costumes, de même qu’à l’oreille, tout flatte.  De la musique de Michael Giacchino aux textes des scénaristes.

Ghost protocol est un digne successeur au travail de J.J. Abrams (voir archives critiques) et peut se targuer d’être un des meilleurs, sinon le meilleur des quatre.  En fait, la série Mission : impossible est excellente (si on oublie le 2e!!!  Bien entendu…)  « The Hunt is on!! »  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net