Critique de
OPEN SEASON/LES REBELLES DE LA FORÊT
Guéguerre entre bébêtes!!
Nous assistons à une guerre ouverte entre studios où le grand gagnant est le public. Disney (par l’entremise de Pixar) a lancé les balises d’une nouvelle ère de l’animation qui allécha les autres. Dreamworks, 20th Century Fox et Sony (entre autres) ont emboîté le pas et tentent de rivaliser d’ingéniosités avec le concept « bonhomie pour adultes ». Les enfants ne sont rarement jamais délaissés, mais les artisans ont compris qu’il y a des parents derrière ces enfants et qu’eux aussi veulent avoir du bon temps et non pas juste un film « cute » de 1h18min. Le dernier-né vient de Sony animation et se regarde avec amusement. Encore une fois, ce sont les animaux qui tiennent le haut du pavé (c’est plus vendeur auprès de la jeunesse!) ET Open season fait suite au succès de cet été, Over the hedge (un autre concept de guéguerre ici!) qui sort en DVD, coïncidence!!, en ce mois d’octobre. Et alors? Si le produit final est imaginatif et réussi, personne ne s’en plaindra!!?! Et dans le cas d’Open season, c’est divertissant.
Boog, un gros grizzly pantouflard, vit une vie de pacha chez une garde-chasse. Un jour de magasinage avec sa propriétaire, Boog sauve la carcasse d’Elliot, un cerf maigrelet, qui s’est fait attraper par le plus mesquin des chasseurs du coin, l‘horrible et crétin Shaw. Ne voulant pas être en reste, le cervidé veut libérer l’ours et quelques quiproquos plus tard, les deux incompatibles animaux se retrouveront en forêt, loin du luxe et du confort. Boog apprendra à la dure la vie sauvage et Elliot, quant à lui, prendra de l’assurance (mais juste un petit peu!) Après moult remous auprès de leurs congénères, ils devront tous s’unir contre les nombreux humains qui assailleront leur coin paisible pour le plaisir de la chasse, le gros grizzly menant la rébellion.
La référence est encore une fois le film de Dreamworks Shrek, où le dosage humour cynique, personnages attachants et histoire bien ficelée rendait l’ensemble incomparable. De plus, l’ajout de voix connues aidait à un certain attachement aux caractères animés. Ici, que ce soit Martin Lawrence et Ashton Kutcher qui personnifient les héros d’Open season n’aident en rien au film. Leur performance est correcte, mais sans plus! Donc, nous devons nous rabattre sur le graphisme et l’histoire. J’ouvre une parenthèse (ce que je fais très souvent, d’ailleurs!) : Vous vous rappelez sûrement du film Hercules de Disney, où les dessins étaient plus carrés, voire grossiers. C’était un défi des réalisateurs Ron Clements et John Musker qui ne fonctionna qu’à moitié, mais pourtant le film en soi reste excellent. Pour les Rebelles de la forêt, malheureusement pour eux, l’idée était déjà prise! Donc, côté originalité, c’est raté. Mais côté maîtrise, c’est gagné (mieux que le film disneyien, the Wild, en passant!!), les réalisateurs Roger Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi réussissant techniquement à égaler les standards dans le domaine. À ce qui attrait à l‘histoire, là aussi, les scénaristes Steve Bencich et Ron J. Friedman n’ont surfé que sur
la vague du moment, où bêtes, hommes, cohabitation, partage, amitié sont les mots-clés. Mais ils le font avec une certaine justesse et vivacité d’esprit que, finalement, on oublie la minceur du récit.
On ne sort franchement pas grandi du visionnement, mais on se souvient de plusieurs anecdotes, ce qui est un gros plus pour les producteurs (hé!) et le but à atteindre pour les artisans. De nombreuses images restent ancrées en tête et le plaisir de se souvenir est une réussite en soi pour Allers, Culton et Stacchi. Les Rebelles de la forêt n’est pas bébête, pas méchant non plus, juste amusant! 3/5 (max.) par François Gauthier cinemascope@deltar.net