Critique de

OSS 117 : RIO NE RÉPOND PLUS

Joyeux Noël !

 

Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117 alias Noël Flantier est plus en feu que jamais!  Évidemment, il faut une bonne dose d’humour pour accepter qu’on parodie ainsi le célèbre 007.  Mais l’agent d’Ian Fleming s’en remettra, pour notre plus grand bonheur.  OSS 117 n’en est pas à ses débuts lui non plus.  Le personnage de Jean Bruce a connu des heures heureuses pendant les années ’60, mais rien en comparaison avec le travail de Michel Hazanavicius et Jean Dujardin.  Leur première collaboration, OSS 117, le Caire nid d’espions, était une désopilante satire du genre. La suite va plus loin, autant dans l’humour machiste et décalé du héros que dans l’évolution de celui-ci face à la société (ou régression, dans son cas!!!  Ha! Ha!)

L’action reprend douze plus tard, dans les années révolutionnaires hippies, et Hubert Bonisseur de La Bath sévit toujours, avec tout l’orgueil et la fierté française qu’on lui connaît.  Cette fois, il aura comme mission de retracer un scientifique nazi au Brésil (Rüdiger Vogler), qui dissimule une liste compromettante d’anti-résistants pendant la 2e Guerre Mondiale.  Il aura comme aide un sergent-chef du Mossad, la féministe Dolorès Koulechov (Louise Monot, bonne).  Cette collaboration lui ouvrira (peut-être) les yeux devant les changements du monde occidental.  Mais OSS reste OSS!!!

Encore une fois, Dujardin frappe et court!  Il est à jeter par terre.  Cette arrogance, cette décontraction, ce sex-appeal déplacé, cette virilité, tout y ai doublé depuis sa première aventure comique en 2006.  Mais cette fois, par contre, il a intégré un petit doute, son charme qui n’opère pas sur sa comparse le rend plus vulnérable et Dujardin joue ce dérangement avec tact.  Car Hubert Bonisseur de La Bath n’a pas de tact.  Il est toujours aussi machiste et enrageant, toujours aussi direct et involontairement drôle.  Ce personnage est une trouvaille de sous-entendus, où Michel Hazanavicius et le scénariste Jean-François Halin règlent des comptes avec leur monstre et le système.  De plus, le réalisateur profite du moment pour se rire des films d’époque, où la libération de la femme passait par la tenue, où l’homme se découvrait une rivale, où l’action y était secondaire, car le jeu des acteurs se devaient d’être cadré.  D’ailleurs, Hazanavicius a eu la brillante idée de surutiliser l’effet « split screen » (qui coupe l’écran en plusieurs fragments d’un même moment ou d’actions simultanées).  On y retrouve donc notre héros en plusieurs exemplaires, pour notre plus grand plaisir. 

OSS 117 : Rio ne répond plus touche la cible à nouveau.  Il est impossible de ne pas rire (ou du moins sourire) d’avant autant d’inepties et propos déplacés que jette l’espion à son entourage.  Mais ce n’est jamais gratuit!!  Chaque mot, chaque réplique à sa place, chaque geste du célèbre personnage à son but.  Et soyez attentifs, il y a quelques moments hommage au genre qui gratifient ce second opus.  Vite, que la troisième (més)aventure nous frappe!!!  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net