OZ: THE GREAT AND POWERFUL/OZ LE MAGNIFIQUE
Star wars épisodes…? Toutes.
Cela doit bien être la plus longue attente d’une suite (ou, dans ce cas-ci, d’un prequel) qu’Hollywood nous ai concocté. Il y a bien eu Return to Oz en 1985 (de Walter Murch), mais je crois, sans trop me tromper, que tout le monde voudrait oublier…!! Mais le voilà enfin, cet antépisode et c’est le réalisateur des séries Evil dead et Spiderman qui s’y colle : Sam Raimi.
Le cinéaste officie sous l’égide des studios Disney qui, eux, cherche à recréer l’engouement qu’un autre classique a suscité en 2010, Alice in Wonderland (plus de 1 milliards de dollar$) et, en allant chercher Raimi, il retrouve un peu l’esprit malicieux du précédent succès. Car Burton et Raimi, sous tutelle familiale, sonnent quasiment pareil. Est-ce pour le meilleur? Les purs et durs admirateurs des cinéastes diront « non » sans hésiter. Les néophytes ont apprécié et apprécieront le travail accompli. Pour ma part, j’ai trouvé Alice… gentil, mais moins burtonesque que l’ensemble de sa filmographie. C’était disneyen et distrayant! Pour Oz?
(Réflexion)
C’est disneyen et distrayant et… déjà vu! Remarquez, ce « déjà vu » est plus un hommage à l’œuvre de Victor Fleming qu’un plagiat, mais l’histoire de Mitchell Kapner et David Lindsay-Abaire a quelque chose de racoleur, un penchant marqué pour… Star wars que Disney a dernièrement acquis! Un sauveur qui se cherche, des personnages secondaires pittoresques, des vilains en devenir, une grosse pas fine vraiment pas fine… Le tout visuellement appuyé vers la saga de tonton Lucas (surtout les éclairs verts et la baguette). Mais j’admire le travail scénaristique des auteurs qui ont tenté d’inventer une vie au fameux magicien Oscar Diggs dit Oz avant son arrivée au pays imaginaire. Raimi et son équipe ont su garder intact l’esprit du classique en commençant le film en noir et blanc puis en incorporant la couleur graduellement avec l’arrivée d’Oscar. Les personnages imaginaires sont ici aussi des références à la réalité du magicien (le dresseur de singes et Finley le singe volant; l’handicapée et la poupée; la dulcinée et la fée Glinda…) et la musique (du collaborateur de longue date Danny Elfman, le même qu’Alice en passant!) rappelle beaucoup celle de Harold Arlen. Oz : the great… sonne Wizard of Oz sans problème!
Personnellement, il y a une chose que j’ai apprécié plus que tout, l’absence (ou presque) de chorégraphies musicales. N’étant pas ma tasse de café (Oui, « ca-fé »!), Raimi a volontairement omis les passages qui rendirent inoubliables la production de 1939. Nous ne sommes plus dans l’Âge d’or du cinéma, notre époque vit à l’ère numérique, où technologie se marie à captation rapide de l’attention-pour-cause-de-distraction (style déficit d’attention!) En gros, ‘faut que ça bouge et parle peu! Avec Oz : the great and powerful, on est servi, Raimi vit en 2013 et maîtrise à la perfection les effets spéciaux et la 3D. Il parvient à recréer l’univers d’Oz comme on le connaît, mais insuffle au monde SA touche de fantaisie par l’intermédiaire de créatures saugrenues (les petites fées-piranhas, les plantes carnivores, la végétation) qui pourraient, certes, quelque peu effrayer les plus jeunes, mais une certaine retenue fut de mise (C’est Disney, tout de même!)
Le bémol vient du comédien principal. L’ensemble de l’œuvre repose sur les épaules d’un acteur qui se doit d’allier introspection, comédie et détachement. James Franco est un pitre (dans le bon sens du terme), mais ne semble pas très à l’aise pour doser autant d’émotions en même temps. Régulièrement, il surjoue. Je voudrais rester indulgent et simplement me convaincre qu’on a affaire à une production familiale qui s’adresse surtout aux enfants. Une sorte de mélange comédie-fantaisie comme Ghostbusters, Legend, Monty python and the holy grail. Mais ces films s’adressaient à un auditoire plus adulte, donc d’un humour conséquent aux personnages conséquents. Avec Oz, James Franco jongle avec les émotions sans jamais réellement les vivre. Il les montre. Remarquez, il est dans l’esprit et peut-être ne chercherais-je que l’aiguille dans la botte de foin, car le reste de la distribution est dans le ton (Évidemment, vu qu’ils sont tous des personnages de fiction d’un pays fictif!) Michelle Williams avait la tâche ingrate de représenter la bonne fée Glinda et elle y parvient aisément, rajoutant une touche d’incertitude au blanc maculé de la célèbre Billie Burke. Quant aux sorcières Rachel Weisz et Mila Kunis, on sent qu’elles eurent du plaisir à stéréotyper des symboles de malveillance et leurs rôles sont une délectable caricature (la scène de « Blanche-neige et la pomme» entre les deux sœurs est jouissive. Les scénaristes sont des fans!!!) Puis l’apparition de la « Sorcière »… On a droit à la naissance de Darth Vader ici!!! Par moments, je me demandais même si les scénaristes et Sam Raimi ne tentaient pas de convaincre les studios de leurs talents pour tourner Star wars VII???!!!!
Finalement, qu’ai-je pensé de cette mouture? Agréable, charmante, gentille, réussie, honorable, mais un peu mouvementée en comparaison au classique. Bah! Comme je l’ai mentionné, nous vivons en 2013, faisons avec! 3/5 minimum par François Gauthier cinemascope@deltar.net