PACIFIC RIM/RIVES DU PACIFIQUE
del Toro est un “geek”
HAHAHAHAHHA!! Et ce n’est pas un défaut. Il fait les films qu’il veut et le public qui aime suivra, dont je fais partie sans honte. Je suis donc un « geek ». HAHAHAHA!!! Une production où des robots géants, pilotés conjointement par deux soldats, tapent sur des intra-terrestres qui ont la forme de dinosaures tentaculaires de trente étages. Si ça ce n’est pas la définition d’un blockbuster estival, où est-ce qu’on s’en va?! Pacific rim fait passer les Transformers de Michael Bay pour de la ferraille.
L’univers foisonnant du cinéaste du Labyrinthe de Pan et de Hellboy est encore ici omniprésent, c’est un personnage en soi. Se déroulant dans un futur pas si lointain, Pacific rim reste proche de notre réalité (sauf pour les « bibittes » et les machines de guerre. Hep!) Chaque image déverse de souriants détails sur le monde imaginé par del Toro et le scénariste Travis Beacham, de la plateforme militaire aux villes attaquées (dont Tokyo, où un acteur récurrent à l’univers du réalisateur espagnol a fait son nid. Ron Perlman sans maquillage? Étonnant et amusant.) Évidemment, l’intérêt premier de la production est la confrontation des monstres et des machines et Guillermo nous la sert sur un plateau d’argent en prologue. Pas de flafla, on commence en force. Pas le temps de niaiser sur des broutilles psychologiques. Le public veut des baffes et del Toro nous les offre en gros plans. Il est vrai que le scénario de Beacham ne va pas trop en profondeur niveau personnage, schématisant en possible leur pedigree. Mais honnêtement, je ne m’en plains pas, on comprend les enjeux et on se fout du reste. D’ailleurs, les artisans l’ont aussi compris, mettant leurs efforts sur le visuel avant tout. Les robots sont superbes et infographiquement nickels. Les E.T. sont affreux et rendent un hommage senti à Godzilla et ses congénères (dont King Ghidorah et Mothra. À ma défense, je ne les connais que de noms. Je n’ai vu que le premier Godzilla de 1954 pis c’tait ben en masse. Yisshhh…) Et les combats sont nombreux. L’argent fut bien investi.
Si je me suis intéressé à Pacific rim, ce n’est pas dans un but professionnel (En tout cas, ce n’était pas mon mandat premier). Non, mon intérêt résidait dans la similarité de deux univers que j’adore. Lorsque je vis pour la première fois la bande-annonce de Rives du Pacifique, j’ai tout de suite vu une série de dessins animés japonaises qui a bercé mon adolescence, Evangelion. Le principe est le même dans ce manga : de jeunes gens contrôlent d’énormes robots par leur pensée pour combattre neuf invasions extra-terrestres (Mais les Martiens, ici, n’ont rien de biologiques. D’étranges formes dont seuls les artisans japonais ont le secret.) J’étais donc curieux de voir comment Guillermo del Toro allait s’approprier ce domaine.
(Suspense)
Avec engouement, intelligence et tact. Ça frise le plagiat, mais verse plus à l’hommage. D’ailleurs, il ne s’en est jamais caché, de son amour pour le travail asiatique. C’est pourquoi l’action se déroule beaucoup là-bas et qu’il y a une héroïne bridée (Rinko Kikuchi).
Il y a certes quelques bémols (dont l’histoire primaire susmentionnée. Ouais, pis?!) La musique de Ramin Djawadi. Le thème central est canon et étendu, surtout grâce à la guitare de l’ex-Rage against the machine Tom Morello. Ça prend aux tripes, mais le compositeur n’est pas vraiment allé plus loin, sinon qu’il n’a amené que des variantes audit thème. Mais quelle musique enivrante, malgré tout!!!?? Dommage… Il y a aussi la distribution en dents-de-scie, inégale, certains acteurs étant investis, d’autres plus caricaturaux. Il y a là un manque de finesse entre les personnages. On comprend assez vite leurs enjeux (ex. : les deux scientifiques sont les « comiques de service »; la fille traumatisée s’en sortira par l’amour; le jeune pilote américain de l’autre robot est un bon gars dans l’fond; Ron Perlman est un clin d’œil à l’univers du cinéaste; etc…)
Bah… Je pardonne tout à Guillermo, mon pote, mon chum, mon héros. Il m’a réconcilié avec les gros robots et j’espère ardemment une suite aussi réussie. Un bonbon de blockbuster! Extrêmement divertissant. 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net