Le calvaire du Christ...

Critique de THE PASSION OF THE CHRIST/LA PASSION DU CHRIST

Wooo!! Depuis l'temps, tout le monde le sait: ce film n'est pas doux, ya pas de dentelles ni de flanalettes!! Mel Gibson (qui dirige son troisième film) s'est fait plaisir (désolé! Jeu de mots involontaire!). Fervent catholique, il a recréé, selon les Écrits bibliques, les 24 dernières heures du Christ, en latin et en hébreu (fiou!!). Méchant chemin de croix (d'où l'expression!) J'ai deux bémols: la musique de John Debney et l'intérêt d'être si éloquent visuellement.

L'histoire, on la connaît, elle est vieille de l'An 0. Mais on ne s'attarde qu'aux derniers instants de Jésus, de la trahison de Judas sur le Mont des Oliviers à la crucifixion à Golgotha.

Je lève mon chapeau à Gibson qui a su faire fi des critiques négatives quant au projet même et qui a tout de même mis de l'avant une expérience marquante (les chiffres ont parlé ce printemps, un des meilleurs scores au box-office de 2004) Il a investi de sa poche quelque 45 millions de "dollâs" pour créer une oeuvre frappante, qui restera en mémoire longtemps tout comme l'a fait The Last temptation of Christ de Scorsese. On aime ou on n'aime pas The Passion... Difficile de rester indifférent devant tant de violence. Et c'est le point qui me gratouille le plus: était-ce vraiment nécessaire de tout montrer, au ralenti en plus?! La scène du fouet est atroce, quasi-insoutenable (c'est à se demander s'il y a de l'exagération) Malheureusement, si je me fis aux infos que j'ai, Gibson a été très fidèle. Mais de là à faire dans l'hyper-réalité? Je ne peux critiquer par contre un choix d'artiste: il a voulu montrer la douleur et bien, souffrons maintenant. On a compris le message, tsé!! L'oeuvre en soi est superbe: la direction artistique étincelle; les acteurs (Caviezel et Morgensten entre autres) sont magnifiques; le rendu dramatique est fluide (les flashbacks appropriés... Par chance qu'y en a, on souffle un peu!). Le seul hic au niveau technique comme j'ai écris plus haut, c'est la trame sonore de Debney. Beaucoup trop présente, appuyée et mélo-dramatique. Quelques scènes auraient eu autant d'impact avec un silence musical.

Il reste que c'est une interprétation des Écrits. Les meilleurs exemples sont la présence de Satan tout le long du film et les démons de Judas personnifiés par des enfants. Si Gibson voulait faire réel, il aurait dû se contenter de montrer le tiraillement intérieur du traître par le jeu du comédien et non le souligner. Mais encore une fois, c'est le choix du réalisateur et j'avoue qu'à certains moments, ç'a fait la job! Que vous dire? C'est une oeuvre forte, avec un message clair: Il a souffert pour nous par amour et pour l'Amour. Notre époque nécessite, j'imagine, des images de plus en plus chocs pour que l'on comprenne, mais personnellement il y a une limite à ne pas franchir entre le bon goût et le vomi. À la fin du film, on est pas loin de la motte dans la gorge... Je suis perplexe!! Je crois que j'ai aimé... 3/5!? par François Gauthier cinemascope@deltar.net