PIRATES OF THE CARIBBEAN : DEAD MEN TELL NO TALES/PIRATES DES CARAÏBES : LES MORTS NE RACONTENT PAS D’HISTOIRES
Les vivants non plus, ça l’air!?!
Je crois que cette vache à lait des studios Disney commence sérieusement à manquer de jus dans ses pis. Non pas que ce cinquième tome des aventures du capitaine Jack Sparrow soit dénué d’intérêt, mais ça tourne un peu en rond ET au ridicule. Évidemment, cette série ne s’est jamais vraiment prise au sérieux et c’est ce qui faisait le charme des trois premiers (dont At world’s end s’essoufflait déjà en 2007, soit une décennie auparavant!) Quant à POTC 4 – On stranger tides (2011), ben, allez lire la critique dans les archives…
Le changement de réalisateur (encore, après l’ordinaire travail de Rob Marshall sur le #4) n’aura pas insufflé l’énergie nécessaire à ce cinquième opus. Le duo norvégien Joachim Ronning/Espen Sandberg (Kon-Tiki; Max Manus; Bandidas) a tout de même fait un honnête travail pour garder l’esprit désinvolte en vie, mais la tête n’y est plus! En fait, on assiste sensiblement à un copier/coller de Dead man’s chest, mais avec le Trident de Poséidon au lieu du coffre maudit de Davy Jones, la faute au scénariste Jeff Nathanson, un tâcheron qu’Hollywood utilise pour garder remplies les poches des studios (Speed 2; Rush hour 2 et 3; Indiana Jones 4). Ses meilleurs faits d’armes furent avec Spielberg (Terminal et Catch me if you can). Non! La folie fait « placée », organisée, obligée.
Dead men tell no tales a quand même ses moments, surtout quand le nouveau vilain de service, le capitaine Salazar, revient pour venger la mort de son équipage dû à un encore jeunot Jack Sparrow. Cette « twist » est d’ailleurs désolante, car les sept mers ne semblent tourner qu’autour de ce dernier. Y a-t-il d’autres pirates moins bouffons naviguant??!! Bah! Ce fut toujours un plus à la série qu’un nouveau Némésis confronte notre héros de plus en plus alcoolique. D’ailleurs, l’acteur espagnol Javier Bardem semble le seul à prendre un réel plaisir à l’aventure, ses apparitions étant toutes poignantes. Par contre, on ne peut en dire autant de Johnny Depp, qui surjoue encore plus qu’auparavant, parodiant ses prestations précédentes. Un clown triste ne faisant plus vraiment rire! Les producteurs ont bien cherché à alimenter la passion vacillante des amateurs en mettant en scène d’anciennes vedettes, dont un Orlando Bloom « incrusté » et sa douce moitié Keira Knightley n’ayant pas pris une ride, malgré leur rejeton rendu adulte (Brendon Thwaites). Un autre corsaire « fatigué » est l’acteur Geoffrey Rush reprenant son rôle d’Hector Barbossa pour une cinquième fois, mais à sa défense, la finale explique son implication (hypothèse toute personnelle!) D’ailleurs, une autre « twist petits océans » concerne son personnage avec un nouveau venu aux aventures (que je ne nommerai pas, ne voulant gâchez le peu d’originalité transpirant de l’histoire de Dead men…), ce qui est, finalement, un peu insultant pour l’intelligence. Mais j’imagine que Disney prend son public pour des (insérer mot négatif ici)….
Visuellement éclatant et éclaté, POTC 5 s’imbrique parfaitement dans le moule et saura divertir les irréductibles du capitaine Jack Sparrow. Personnellement, le délai de six ans entre On stranger tides et Dead men tell no tales ne fut pas des plus rédempteurs, autant pour la vieille garde artistique que pour l’amateur impatient que j’étais. Le bateau coule tranquillement et personne (sauf une!) quitte le navire (deux, si on compte le réalisateur Gore Verbinski, parti tenter sa chance à l’extérieur du giron disneyen. Ne mentionnons pas le flop Lone ranger, voulez-vous?! Il devrait d’ailleurs sérieusement songer à revenir à la maison, mettons!!!???!! Surtout après avoir visionné son Cure for wellness…)
Bof! POTC : Dead men tell no tales est quand même meilleur que l’aventure précédente et est divertissant, mais oubliable. Je ne sais même pas si j’ai envie de croiser les doigts pour le sixième tome annoncé (Hep! Une série qui fait du ca$h sera bue jusqu’à plus soif, c’est bien connu!!!) « Et vogue, vogue, mon petit navire… » 3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net