Critique de

RIEN À DÉCLARER
C’est assez vrai!

La voilà enfin, la fameuse production qui fait suite au plus gros succès cinématographique français de tous les temps (lire Bienvenue chez les Ch’tis.  2008.  Plus de 21 millions d’entrées).  La marche était haute pour l’auteur-réalisateur-comédien Dany Boon.  Peut-être même trop!!!  Mais entre vous et moi, artistiquement parlant, la « comédie » Bienvenue… n’était pas difficile à surpasser, désolé d’en vexer (voir archives rafales).

Par contre, et c’est ce que j’admire chez Boon, cela n’a pas semblé le contrarier et il a bien raison, en fait!  Il avait tourné une gentille petite comédie sans prétention et sa « gang » du Nord-Pas-de-Calais a fait le reste!  Boon n’y est pour rien si Bienvenue… est devenu incontournable!  Il s’est donc remis au crayon et a pondu ce qu’il fait de mieux, une gentille petite comédie.  Évidemment, quand on s’appelle Dany Boon, on a droit à certains privilèges…  Il a donc eu le double du budget et il avait toujours sa « gang » du Nord-Pas-de-Calais derrière lui pour l’épauler.  Rien à déclarer a donc cartonné au box-office européen (au-dessus de 8 millions d’entrées.  Plus que respectable!)

Cette fois-ci, Boon y va d’une petite leçon d’histoire démographique :  les frontières franco-belges qui ont disparu en 1993.  Bien entendu, le choc des cultures est encore une figure de proue et l’auteur joue assez paresseusement sur les quiproquos qui y puissent naître.   Malgré cela, l’ensemble de la production respire la sympathie et la bonhomie, ce petit côté espiègle bon enfant qui a caractérisé Bienvenue… et fait son succès planétaire (un remake américain est en branle…  Bien entendu!  Pffff!!) 

Quand j’écrivais que les blagues de l’auteur étaient paresseuses, je laissais entendre qu’elles étaient faciles.  Le douanier français (Boon) est amoureux de la sœur (Julie Bernard) de son confrère belge (Benoit Poelvoorde) qui, lui, est francophobe.  Nous avons donc droit à quelques séquences maladroites qui cherchent le rire.   Mais le rire vient d’ailleurs!  Dans les personnages en soi, en fait.  Boon a toujours eu ce don de personnifier les timides sympathiques.  Encore ici, on y a droit.  L’intérêt réside dans son opposant, le rigide et militaire Ruben Vandevoorde, un douanier strict, à cheval sur les principes et détestant tout ce qui provient de ses voisins français.  Dany Boon a écrit les meilleurs moments pour son homologue belge et Poelvoorde les rend à merveille, avec sa bouille caractéristique d’homme suffisant.  Pour épicer la sauce, le cinéaste-acteur a inclus une magouille de trafiquants de drogues, mais malheureusement, ces « passages » (dans tous les sens du terme) sont soi d’une violence inutile et inappropriée, soi simplement fades (à cause des tenanciers du motel No man’s land, joués grossièrement par François Damiens et Karin Viard). 

Rien à déclarer porte bien son titre, car il ne passera pas à l’histoire.  Mais personnellement, j’aime l’humour gentil de l’humoriste Dany et je suis vendu au comédien multi talents Benoit Poelvoorde.  Juste ce duo a fait mon bonheur!  Sympathique et sans prétention.  3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net