Critique de

RIO 2
Amazonid

Blu et Perla quittent le nid familial pour aller retrouver leurs pairs dans la forêt amazonienne, entraînant dans leur sillage toute la bande de joyeux lurons qui faisaient le rire du #1.  Film familial égale « enfant » et la nouvelle mode veut que les héros soient eux aussi des parents, avec toutes les obligations que cela implique.  Nos deux perroquets bleus ont une progéniture à l’image du noyau d’aujourd’hui :  une ado « connectée », une studieuse et un hyper actif.  L’ajout des rejetons amène malheureusement un problème que le Rio premier avait réussi à contenir :  le surplus de personnages et l’éparpillement de l’action.  Carlos Saldanha, toujours à la barre, parvient tant bien que mal à garder le cap de l’histoire principale, mais franchement, ça fait beaucoup pour un seul film.  Remarquez, le fond du récit est louable (En gros, sauvons la planète!!), mais les sous-thèmes n’amènent pas grand eau au moulin (la famille, la vengeance, la jalousie…)  En fait, ils sont prétexte à quelques séquences souriantes et rythmées, mais jamais véritablement approfondi par les scénaristes Jenny Bicks, Yoni Brenner et Carlos Kotkin. 

On ne se le cachera pas, Rio 2 existe parce que le premier a marché.  Saldanha et son équipe ont gardé l’énergie, les couleurs et le rythme endiablé de la première mouture (avec beaucoup de chansons); nous font visiter le Brésil et certaines coutumes (dont l’agréable moment de soccer!!) et soulignent le message de la coupe irrationnelle des forêts amazoniennes.  Rio 2 est honnête, mais déborde un peu.  Ils n’ont pas réussi non plus à garder l’humour, même méchant, qui faisait le charme de Rio 1.  Même s’ils ont ramené Nigel l’ara blanc égocentrique et qu’ils l’ont affublé d’un amusant tamanoir silencieux et d’une grenouille venimeuse amoureuse.  J’admets que certains nouveaux personnages sont drôles.  En fait, non.  Seul le fourmilier est une idée de génie, car les nouveaux perroquets sont des archétypes maintes fois dessinés à l’écran (le père autoritaire, le beau prétendant.  Même les enfants de Blu et Perla sont quelque peu caricaturaux…)

Carlos Saldanha a sorti ses personnages de leur petit confort et les a mis en plein jungle pour qu’ils y fassent leur nid, mais autres décors, même schéma.  Honnêtement, Rio 2 n’est pas très original, ni à se tordre de rire.  C’est gentil, correct, oubliable.  3/5 max. par François Gauthier cinemascope@deltar.net