Critique de

SHERLOCK HOLMES : A GAME OF SHADOWS/SHERLOCK HOLMES : LE JEU DES OMBRES
Élémentaire, mon cher !?!

Ils reprennent là où ils nous ont laissés.  C’est exactement le même canevas que le premier opus, mais avec un budget  e-n-c-o-r-e  plus substantiel.  Pour notre plus grand plaisir !  Pourquoi changer ce qui a fonctionné ?  Seuls les scénaristes ont changé de nom :  ce sont Kieran Mulroney et son épouse Michelle qui ont tissé les nouvelles aventures de Sherlock Holmes et de son fidèle ami John Watson.  Pour le reste, Guy Ritchie remet ses pantoufles et nous amène dans un univers toujours aussi lugubre, froid et manipulé. 

Evidemment, qui parle suite parle rythme et le Jeu des ombres n’y fait pas exception.  C’est au quart de tour que l’action roule, à commencer par le prologue explosif.  Les ralentis tant prisés par le réalisateur de Snatch sont encore au rendez-vous, tout comme son montage si singulier qui prouve que Ritchie est indéniablement un cinéaste hors pair, s’approchant des monstres de sa génération (DePalma, Spielberg, Scorsese, Fincher, l’encore jeune Nolan (un autre de sa trempe)).  Sa signature est plus que tangible. 

Voilà enfin l’affrontement tant attendu des amateurs de sir Arthur Conan Doyle, la confrontation des esprits, la logique à son paroxysme, le Bien contre le Mal embourgeoisé.  Tous les fans, autant des séries télévisées que des romans du célèbre auteur anglais, connaissent l’alter ego de Holmes, le professeur James Moriarty et savent qu’il est le plus dangereux adversaire du détective.  Les Mulroney ont compris !  L’enquête que mènent Holmes et Watson ira au-delà des espérances des cinéphiles.  Commençant le film par le mariage du docteur, les scénaristes nous font bifurquer rapidement vers des attentats qui restent inexpliqués, sauf pour Sherlock.  Sa petite théorie (petite étant relatif, vu les ficelles emmêlées qui éloignent du principal suspect) lui suggère un complot international.  Malheureusement pour Watson, l’implication inopinée de son ami dans les affaires de Moriarty l’inclura à ses dépens.  Et l’aventure reprend… !! 

La fraîcheur et l’originalité du premier (qui comprenait une grande part d’ésotérisme) laissent place au rationnel et à l’action coupée au couteau.  Par contre, cela n’empêche pas le duo central d’encore faire des flammèches, autant dans le jeu décontracté que dans les répliques assassines.  Downey jr. et Law forment un couple improbable et merveilleux.  La nouvelle référence en « buddy couple » (un peu comme l’avait fait Mel Gibson et Danny Glover dans la série Lethal weapon).  Le cœur du film bat ici et étant donné que la « circulation sanguine » se fait régulière, le film est en parfaite santé.  Ne restait à Ritchie qu’à greffer des organes secondaires adéquats.  Nous avons donc le plaisir de voir le frère de Holmes (Stephen Fry), la nouvelle intrigante (la gitane Noomi Rapace qui, en passant, ne parlait pas un traitre mot d’anglais à son arrivée sur le plateau de tournage.  Elle est éblouissante !) et bien entendu, l’ennemi juré, le professeur Moriarty (distingué Jared Harris).   Le reste se fait tout seul, à coups de feu (HAHAHA !!  Désolé, c’est un punch que je vends.  Voyez le film pour comprendre.)  Ils vont même jusqu’à la confrontation finale qui respecte les œuvres de Doyle.  Presque touchant !

Il y a bien un bémol à souligner, un tout petit :  l’humour y est moins présent et ce second opus est beaucoup plus noir que le précédent.  Mais…  C’est chialer pour chialer !  Sherlock Holmes : a game of shadows est une production qui fera le travail en ce temps des fêtes.  Il égaiera votre journée malgré l’épaisseur de l’intrigue.  Un plaisir à redécouvrir et/ou retrouver.  3.5/5 MINIMUM (héhé…) par François Gauthier cinemascope@deltar.net