Critique de

SHREK FOREVER AFTER/SHREK 4 : IL ÉTAIT UNE FIN
« 4 knocks!! »

Toute bonne chose à une fin et les aventures de Shrek devait de se terminer comme elles avaient commencé, c’est-à-dire dans le rire et l’action.  Certes, l’ogre n’est plus ce qu’il était, un monstre solitaire, indépendant, égocentrique et les artisans chez Dreamworks l’ont compris.  Nous retrouvons donc notre anti-héros à la croisée des chemins, à une crise existentielle où il regrette son passé de célibataire.  Le plus amusant et le plus intelligent de la part des scénaristes Josh Klausner et Darren  Lemke, c’est d’avoir inclus le spectateur dans les « insides », d’avoir vu que Shrek a un fanclub qui le suit depuis près de dix ans.  Le retour dans le passé permet au public de se sentir interpeller par ce que Shrek, Donkey, le Chat potelé (haha!) et Fiona « re »vivent.  La boucle est bouclée. 

Beaucoup, mais beaucoup moins irrévérencieux que les numéros 1 et 2 (qui reste mon préféré), Shrek forever after de Mike Mitchell garde tout de même cet excellent mélange d’humour premier degré enfantin et de sarcasme adulte.   Tout comme la bonhomie vocale des comédiens qui se fait sentir (la bande originale : Mike Myers, Eddie Murphy, Cameron Diaz, Antonio Banderas).  Voir Shrek, c’est mettre de vieilles pantoufles et se laisser rire au gré des répliques de l’âne, du Chat potelé et de tous les personnages tertiaires issus des contes de notre enfance.  Une sauce qui n’a pas de grandes innovations, mais qui a fait ses preuves et qui, ici, ne colle pas au fond (contrairement au troisième)!!  La meilleure idée fut sans contredit de revenir en arrière et d’y inclure un méchant « presque » à la hauteur de Lord Farquaad en la personne de Tracassin (Rumpelstiltskin en anglais).  Ses manigances sont presque aussi viles que son prédécesseur, sans la petite étincelle de cynisme qui flottait sur les premières aventures.  Mais ce lutin reste quand même assez rafraichissant!

Pour la petite histoire, Shrek vit une crise de la quarantaine où il souhaite revenir à son marais boueux ET vide de populace maintenant amateur de ses grognements.  Tracassin, ayant raté une première occasion de régner sur Far far away à cause de l’ogre, voit le moyen de se débarrasser de lui en lui donnant ce qu’il souhaite :  une journée de son passé où il était encore craint.  Mais ce sera en échange d’une autre journée de Shrek que Tracassin choisira.  Le « deal » conclut, l’ogre découvre qu’il fut berné et doit, avec l’aide de ses amis qui ne se souviennent plus de lui, conjurer le mauvais sort, sinon il disparaîtra pour toujours à la fin de SA journée. 

Comme je l’ai déjà écrit, on revient à la base sans l’irrévérence du premier.  On y rit de bon cœur et personnellement, plusieurs gags m’ont interpellé.  Ce dernier chapitre (supposément) clôt avec tambours et trompettes une décennie de régal visuel et de rigolades de troisième niveau, comme quoi, il y en a encore à Hollywood qui croit en l’intelligence du public.  Dans les circonstances, on a touché le jackpot pour l’ensemble de l’œuvre.  (Pour ceux qui n’ont pas compris l’allusion de mon sous-titre :  jackpot = 4 knocks = Fort Knox = jackpot.  Bon, c’correct!  Mais moi aussi, je voulais mon jeu de mots avec le chiffre 4, bon!!!  Pfff…  Laissez donc faire, bande d’ignares!!)  Shrek 4ever after est un bon moment de divertissement familial.  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net