Critique de
SHREK THE THIRD/SHREK LE TROISIÈME
La malédiction!!
Il va sans dire qu’il était attendu de pied ferme, le gros ogre bourru, ses deux précédentes aventures ayant eu un vif succès auprès des jeunes et des moins jeunes. Quelle ne fut alors ma déception lorsque nous sortîmes de la projection, ma femme et moi (car mes enfants ont tout de même aimé! Un jour, ils comprendront! Mais pour le moment, faut que jeunesse se fasse!), Shrek le troisième n’a pas atteint pleinement « mes » objectifs! C’est à ce moment que je décidai de sonder mon entourage pour dénicher un troisième opus qui réussit à surpasser ses précédents, tout film confondu (hormis le XXX. Tsé, franchement…!!) Pourquoi cette recherche? Car quelques jours avant la date fatidique, j’avais lu je-ne-sais-plus-où que les troisièmes suites sont TOUJOURS de moins bonnes qualités. À ce moment, je fustigeais! « Ben voyons! Quessé qui dit là, ce crétin?! Shrek moins bon…?! Pffffff!! » La théorie de monsieur X venait du fait que Spider-man 3 n’était pas à la hauteur et maintenant l’ogre vert et Pirates of the Caribbean. Avec du recul ET mes données compilées en main, je me rétracte et avoue humblement que monsieur X avait partiellement raison. Spider-man 3 n’est pas un mauvais film, mais n’égale pas non plus les deux premiers (voir critique). Quant aux pirates, je patiente toujours, bébé Laurence prenant tout mon temps libre. Mais Shrek? Il ne pouvait pas nous faire ça!! Pas lui!! Mais avant, je sens votre impatience quant aux résultats finaux de mes recherches exhaustives et TRÈS objectives (!!) : outre deux films, tous les troisièmes de ce nom ne surpassent les premiers, quitte à au moins les égaler et ce ne fut pas les séries qui manquaient : Star wars, Indiana Jones, Lethal weapon, les Bronzés, Alien, « name it ». Seulement Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban d’Alfonso Cuaron et le Retour du roi de Peter Jackson ont fait fi de la vilaine malédiction (Évidemment, nous en avons sûrement oubliés et tous les goûts sont dans la nature!!!)
Bon, ceci étant écrit, reprenons! Shrek n’atteint pas les standards de qualité qu’il a lui-même instauré en 2001. Peut-être est-ce le changement de capitaine, Andrew Adamson étant parti sous d’autres mondes féeriques (Narnia 2 : Prince Caspian), c’est Chris Miller et Raman Hui qui ont reprit les commandes. Ils ne sont pas étrangers aux bêtises de l’ogre vert et de son fidèle destrier, ayant travaillés à l’animation sur les deux premiers, mais la charge était d’évidence trop lourde et la facilité l’emporta sur l’originalité. Shrek le troisième est simplement un réchauffage d’idées du premier et du deuxième. En fait, on assiste (impuissant) à une création d’un futur sitcom pour enfants, le deuxième degré d’humour qui faisait la joie des grands s’étant envolé vers Narnia lui aussi!!
L’histoire est malheureusement mince : Shrek doit reprendre les rennes de Fort Fort Lointain, le roi grenouille n’est plus. N’étant pas très intéressé pas le badinage de cour royale, il part à la recherche de l’autre héritier, Arthur (les meilleurs blagues sont à ce moment, c’est-à-dire au collège d’Arthur et de ses potes super coolos, man!!) Pendant ce temps, Prince Charmant veut dérober le trône et régner, mais c’est sans compter sur Fiona et ses girls royales… Et tout est bien qui finit bien. Ils eurent trois beaux petits ogres. Fin.
J’avoue être sévère, car il y a quand même une bonne dose d’humour, mais Shrek 3 souffre de la comparaison. Le public visé est clairement plus jeune et les parents restent sur leur appétit. Pour ce qui est de l’animation, il n’y a évidemment rien à reprocher et pour la musique, c’est encore une fois un point fort du film, l’utilisation de vieux succès et de reprises à des moments opportuns faisant le job pas à peu près (Led Zep et McCartney et ses wings en tête!) Mais, comme je l’ai écrit plus haut, rien de nouveau sous le soleil de Fort Fort Lointain, les scénaristes préférant voguer sur la recette que d’innover. Mais la recette, aussi bonne soit-elle, laisse un goût amer en bouche. Malheureusement, Shrek, l’Âne, le Chat Potté et les autres subissent les foudres de la malédiction du « troisième film ». Et quand on y pense, les quatrièmes films ne font guère mieux… Bouhouhou!!
Cette aventure est trop gentille et épisodique pour passer dans les annales. Comme Shrek se plait à le dire (à tous vents) : « C’est mieux en dehors que d’dans ». Mais dans le cas présent, un peu de retenue n’aurait pas été de refus, quitte à encore patienter pour une meilleure histoire!??!! Pet, crotte, pipi!! 3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net