Critique de
SPIDER-MAN 3
Speedy-man
Après des années d’attente, agrémentés de nombreux « teasers », bande-annonces et « séquence intégrale télévisuelle », voici enfin l’arrivée de la populaire araignée. Y a-t-il eu trop de publicité autour du troisième opus de Spider-man? Oui, un peu trop, car cela a fait gonflé les attentes des fans à des sommets utopiques. Il était attendu avec une brique et un fanal, le petit Spidey et franchement, je suis mi-figue mi-raisin. Il est indéniable que Sam Raimi (toujours au commande) a fait un boulot du tonnerre, tout comme le scénariste Alvin Sargent (qui a récemment décliné l’offre pour le quatrième. Dommage!) Les aventures de Peter Parker/Spider-man sont encore plus envolées, mouvementées et sombres. L’histoire se tient merveilleusement, malgré le dégât de personnages secondaires entourant le héros. Outre deux nouveaux méchants, les très attendus Venom (Topher Grace) et Sandman (Thomas Haden Church), il y a une nouvelle flamme Gwen Stacy (jouée par la platine Bryce Dallas Howard), le copain vengeur Harry Osborn (l’inquiétant James Franco), sa dulcinée Mary-Jane (Kirsten Dunst) et lui-même, avec le symbiote sur le dos, ce qui le rend « trop » sûr de lui. Sargent et les frères Raimi ont su équilibrer l’ensemble, mais malheureusement n’ont pas réussi à approfondir chaque rôle, restant trop souvent en surface. Cette uniformité lisse le film et lui enlève cette passion qui faisait le charme juvénile du premier. Certains diront que Parker alias Spidey n’est plus un enfant, donc que cette innocence a fait place à l’homme mature. Mais il reste que Raimi a gardé la même recette que les deux précédents, schématiquement parlant. Donc, conséquemment, on était en droit d’avoir une histoire moins précipitée et plus étoffée, marque de qualité que, justement, les films de Spider-man ont su donner aux productions de super héros.
Nous retrouvons donc Spider-man (joyeux Tobey Maguire) au sommet de la gloire, la ville de New York l’adulant enfin à sa juste valeur. Peter Parker, de ce fait, jouit d’une liberté méritée et file le parfait amour avec Mary-Jane. Il veut épouser sa belle qui, de son côté, tente de percer le show-business, avec peu de succès. Étant délaissée au profit des victimes de crime, elle errera jusque dans les bras de l’ex-copain Harry qui se décide, quant à lui, à prendre la relève de papa. Entre-temps, un météorite s’écrase dans un parc près des amoureux et un symbiote (blob extra-terrestre) s’y extirpe pour se greffer, à son insu, au héros, lui conférant des pouvoirs insoupçonnés, mais aussi une agressivité et une surestime de soi déplacées. De l’autre côté de la ville, le véritable meurtrier de tonton Ben s’évade et tombe dans une expérience qui le transforme en tas de sable ambulant (un des meilleurs moments du film, la naissance de Sandman). Devenant de plus en plus arrogant et s’éloignant de ceux qui l’aiment, Parker comprendra trop tard que le costume/symbiote lui mine la vie. Débarrassé de son alter-ego, l’extra-terrestre prendra les commandes d’un rival photographe de Peter, Eddie Brock, qui se trouvait, hasard!, à la mauvaise place, au mauvais moment. Venom naît! Ce condensé de personnages se retrouvera dans une finale « kongesque » où les bons sentiments gluants vaincront.
Personnellement, j’ai tout de même aimé cette troisième aventure. L’énorme travail scénaristique qu’Alvin Sargent s’est imposé mérite le respect, car l’histoire se tient admirablement bien, tous les éléments s’imbriquant et n’étant jamais délaissés ou oubliés. D’ailleurs, plusieurs rebondissements sont dignes d’intérêt (l’élimination de certains rôles, par exemple…), tout comme la création du Parker nouveau, plus sûr et déterminé, merveilleux clin d’oeil au premier. On comprend le concept qu’une suite se doit d’être plus explosive et que l’intégration de nouveaux vilains (trois dans ce cas-ci. Troisième opus, trois méchants! Ayoye la surprise!!) est primordial. Mais se faisant, le film aurait dû durer plus de trois heures (tant qu’à faire concept), car le survol de groupe limite le plaisir. Par contre, encore une fois, l’équipe des effets spéciaux s’est surpassée et les scènes d’action sont à couper le souffle. Comme je l’ai écrit plus haut, la scène de la naissance de Sandman, mais aussi le premier combat avec le Goblin et celle du métro sont enlevantes et parfaitement fignolées………
J’entends déjà certains lecteurs me faire remarquer que cette histoire, malgré la quantité de rôles, tourne autour d’un groupe restreint de gens, donc joue beaucoup trop sur les coïncidences et les « heureux » hasards pour être crédible. C’est vrai, normalement, je déteste les films qui font « petit monde ». Mais il faut comprendre une chose! La BD de Stan Lee avait comme originalité de faire penser énormément son héros et que son entourage immédiat devait toujours subir les répercussions de ses choix. Sargent et Raimi ont respecté ce concept et l’ont juste trop surexploité. Contrairement aux films plus conventionnels, les aventures de Spider-man ont ce passe droit de ma part, car c’est de la fantaisie. Tsé, genre, comme…
Vous voulez savoir? Si ce n’avait été des nombreux previews trop tôt lancés sur le marché et du trop grand nombre d’informations à digérer en même temps pour un seul film, Spider-man 3 serait sûrement le meilleur de la trilogie. Malheureusement, il y aura toujours un petit arrière-goût de déception qui restera coincé dans la gorge et ça prendra beaucoup de liqueurs et de popcorn pour le faire passer. En soi, c’est un excellent divertissement, mais on demande plus à l’Araignée, on lui demande d’être suprême…
Reste que c’est un bon départ pour la saison estivale 2007. Gagnera-t-il la course au box-office? Je crois que Spidey s’essoufflera vite, qu’il profite de l’accalmie qu’il a avant l’arrivée du gros ogre vert et du pirate maniéré, car ces troisièmes opus ont aussi le vent dans les voiles (lire entre les lignes!!) En tout cas…. Pour Spider-man 3, c’est juste trop pour un seul homme. 3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net